Les États-Unis se sont inquiétés samedi de «violations» répétées du cessez-le-feu conclu par le gouvernement sud-soudanais et les rebelles, après des semaines de violences au cours desquelles des milliers de personnes ont été tuées.

«Nous sommes profondément préoccupés par des rapports signalant des violations à la fois par le gouvernement du Soudan du Sud et par les forces anti-gouvernementales de l'accord de cessation des hostilités signé le 23 janvier à Addis Abeba», a annoncé la porte-parole du département d'État, Jen Psaki, dans un communiqué.

«Nous appelons au redéploiement ou à un retrait progressif des forces étrangères invitées par l'une des parties (belligérantes), et nous lançons un avertissement à propos des conséquences graves (des violations) qui pourraient amener à la régionalisation de ce conflit», a-t-elle ajouté.

Déclenché par des combats mi-décembre à Juba entre unités rivales de l'armée qui se sont propagés au reste du pays, le conflit, qui a déjà fait plusieurs morts - jusqu'à 10 000 selon certains analystes - oppose maintenant l'armée gouvernementale du président Salva Kiir et des forces regroupées derrière l'ancien vice-président Riek Machar.

Le 23 janvier, un accord de cessation des hostilités a été conclu entre les deux camps, après trois semaines d'ardues négociations.

Depuis le 3 février, un groupe d'observateurs chargé de vérifier le respect du cessez-le-feu est arrivé à Juba, la capitale du Soudan du Sud. Beaucoup craignent que les observateurs, non armés, peinent à surveiller les lignes de front, et Mme Psaki a appelé à faciliter leur «important travail».

Elle a aussi demandé au gouvernement sud-soudanais de libérer quatre détenus politiques: «Une libération rapide et un transfert de tous les détenus réduiraient la tension et renforceraient la confiance dans un processus de réconciliation pour tous», a-t-elle argué.