La police sud-africaine a abattu deux hommes qui attaquaient un poste de police lors d'une manifestation violente dans le nord du pays, a indiqué un porte-parole de la police mercredi.

Des agents ont ouvert le feu mardi soir au moment où quelque 1500 manifestants armés de pierres et de bombes incendiaires ont attaqué un poste de police près de Tzaneen, a raconté à l'AFP le brigadier Hangwani Mulaudzi.

«C'est quand nos agents ont senti qu'ils étaient en danger qu'il leur a été donné l'ordre de se défendre», a dit le porte-parole.

«La police a ouvert le feu sur la foule. On a ensuite réalisé que deux personnes avaient été mortellement blessées», a poursuivi le porte-parole, précisant que les policiers ont tiré à balles réelles.

«Quinze agents ont été blessés, dont trois grièvement, et 19 véhicules de police ont été endommagés», a-t-il par ailleurs indiqué à l'agence Sapa, ajoutant que neuf personnes avaient été arrêtées.

Les habitants manifestaient après la découverte du corps d'une femme jeudi. La police avait arrêté deux suspects, avant de les relâcher, ce qui n'a pas empêché la population d'incendier leur maison samedi.

Par ailleurs, un adolescent a également été abattu pendant ces évènements et une enquête a été ouverte pour déterminer s'il avait été victime de tirs de la police.

«Les armes à feu des policiers qui étaient présents à cette manifestation (samedi) ont été emmenées pour (être soumises à) des tests balistiques, afin de confirmer si le garçon a vraiment été tué par la police», a noté le brigadier Hangwani Mulaudzi.

La police sud-africaine se rend régulièrement coupable de brutalités qui ternissent le bilan du pays en matière de respect des droits de l'homme. Elle a déjà abattu six autres personnes lors de manifestations dans la région de Johannesburg et Pretoria depuis le début de l'année.

Dans un incident qui avait choqué l'Afrique du Sud, des policiers avaient ouvert le feu sur des manifestants à la mine de platine de Marikana (nord) en août 2012, faisant 34 morts et 78 blessés.

D'autres ont traîné en février 2013 un chauffeur de taxi collectif mozambicain mal garé qu'ils avaient attaché à leur fourgon et qui est mort au commissariat quelques heures plus tard.