Un ressortissant chinois a plaidé coupable lundi de possession et trafic d'ivoire et devait connaître mardi sa peine, la première infligée aux termes d'une nouvelle loi de protection de la faune plus sévère, censée mettre un frein au braconnage.

Tang Yong Jian, 40 ans, arrêté mi-janvier en possession de 3,4 kilos d'ivoire brut dans une valise à l'aéroport international de Nairobi, où il était en transit entre le Mozambique et la Chine, risque un minimum de cinq ans de prison et/ou une amende d'au moins un million de shillings (environ 12 860 $), selon cette nouvelle loi.

La nouvelle loi, adoptée fin décembre et promulguée en janvier, prévoit pour les infractions les plus graves - l'atteinte à un animal d'une espèce menacée - une peine de prison à perpétuité et/ou une amende de 20 millions de shillings kényans (près de 26 000 $).

Le gouvernement kényan avait annoncé mi-2013 le durcissement de la législation, en raison de la légèreté des peines prononcées. En avril, un trafiquant chinois arrêté au Kenya avec 439 pièces d'ivoire avait été condamné à une amende d'environ 265 euros (401 $), une peine représentant moins de 1,50 $ par pièce saisie, alors que selon des experts, un kilo d'ivoire se négocie autour de 2500 $ au marché noir.

Outre l'ivoire ou les cornes de rhinocéros collectées sur des animaux abattus dans le pays, le Kenya - plateforme aéroportuaire et portuaire - est également un point de passage de l'ivoire braconnée dans la région.

Le trafic très lucratif de l'ivoire est en hausse ces dernières années, alimenté principalement par la forte demande en Asie et au Moyen-Orient où elle est utilisée en médecine traditionnelle et dans la fabrication d'objets décoratifs.

On estime à moins de 500 000 le nombre d'éléphants restant en Afrique, dont la survie est menacée non seulement par le braconnage, mais aussi par l'extension des zones urbaines qui détruit leur habitat.

Les rhinocéros sont également la cible des braconniers, en raison de leur corne, qui se vend à prix d'or en raison de ses prétendues vertus médicinales, bien qu'elle ne soit composée que de kératine, la même matière que les ongles humains.