Un témoin au procès de quatre hommes jugés pour leur soutien présumé au groupe qui a attaqué le centre commercial Westgate, l'an dernier à Nairobi, a déclaré jeudi qu'un des assaillants avait crié appartenir aux insurgés islamistes somaliens shebab.

«J'ai vu deux hommes minces à la tête recouverte d'un foulard noir et vêtus de pantalons de treillis vert. Ils avaient des ceintures de munitions. (...) Un des attaquants a crié : "nous sommes Al-Shebab"», a dit le témoin, Thomas Kamau Ndung'u.

Coiffeur au centre commercial, il était entendu au deuxième jour du procès, qui s'est ouvert mercredi.

L'attaque avait fait, selon un bilan officiel, 67 morts et une vingtaine de disparus sur quatre jours de siège fin septembre 2013. Certaines sources occidentales évoquent jusqu'à 94 morts, dont certains auraient disparu dans l'effondrement partiel du Westgate.

Le tribunal de Nairobi entend les dépositions de personnes présentes dans le centre commercial. Il juge quatre hommes, somaliens ou d'ethnie somali, qui ne sont pas accusés d'avoir participé à l'assaut du commando islamiste, mais de l'avoir aidé logistiquement.

L'acte d'accusation ne précise pas la nature de ce soutien, mais d'après des sources sécuritaires, ils auraient notamment organisé l'hébergement du commando.

Les suspects, Adan Mohamed Abidkadir Adan, Mohamed Ahmed Abdi, Liban Abdullah Omar et Hussein Hassan Mustafah, plaident non coupables de «soutien à un groupe terroriste».

«Les attaquants paraissaient d'origine somali, à en juger par la façon dont ils étaient habillés et l'identité qu'ils ont donnée quand ils nous ont hurlé dessus», a ajouté M. Ndung'u.

Les témoins ont décrit comment les assaillants avaient pris le centre commercial d'assaut, mitraillant et lançant des grenades vers le personnel et les clients.

Paul Bunzi, un agent de sécurité, a rappelé s'être caché sous une voiture pendant que «de fortes explosions» secouaient le bâtiment.

L'attaque a été revendiquée par les islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda, qui ont dit agir en représailles de l'intervention militaire kényane pour lutter contre les insurgés dans le Sud somalien.

Des sources sécuritaires estiment que tous les membres du commando, a priori au nombre de quatre, sont morts pendant le siège et les affrontements avec les forces de l'ordre.

Deux d'entre eux sont identifiés dans le dossier judiciaire : Mohammed Abdinur Said et Hassan Abdi Dhuhulow, un Somalien de 23 ans qui a séjourné en Norvège.

Les audiences doivent se poursuivre vendredi avec l'audition d'autres témoins.