Environ un million de Zimbabwéens déjà très démunis sont menacés de souffrir de la faim, le Programme alimentaire mondial (PAM) ayant annoncé mardi qu'il supprimait des rations de nourriture par manque de crédits.

«Nous avions espéré augmenter nos aides saisonnières (...) ces prochains mois avec des distributions de nourriture et, dans quelques endroits, d'argent liquide», a déclaré Tomson Phiri, porte-parole du PAM - agence de l'ONU - au Zimbabwe, alors que le pays entre dans une période critique appelée la «saison de la faim».

«Mais nous avons dû supprimer les rations pour un million de bénéficiaires ces récents mois, et nous sommes sur le point de faire des coupes encore plus fortes ces prochains mois», a dit M. Phiri dans un communiqué.

Au moins 2,2 millions de personnes - un quart de la population rurale du Zimbabwe - auront besoin d'aide alimentaire jusqu'à la prochaine moisson, en mai, selon les estimations des agences humanitaires et des services gouvernementaux.

Les prix de la nourriture ont doublé depuis l'année dernière, ce qui a poussé beaucoup plus de Zimbabwéens dans l'adversité, selon le PAM.

L'Agence de l'ONU a besoin de 80 millions de dollars pour nourrir les Zimbabwéens souffrant de malnutrition ces six prochains mois.

Jusqu'ici, cette agence a disposé seulement de 20 millions de dollars, et s'attache à trouver les 60 millions restants, a dit à l'AFP à Johannesburg le porte-parole régional du PAM, David Orr.

Les régions les plus touchées se situent dans l'ouest, le centre et le sud du pays, a dit M. Phiri.

«Nous sommes très inquiets pour la sécurité alimentaire dans les régions rurales, maintenant», a-t-il dit.

La semaine dernière, le gouvernement, à court de liquidités, du président Robert Mugabe a dit qu'il importerait 150 000 tonnes de céréales des pays voisins pour prévenir des pénuries de nourriture.

La production agricole a diminué ces dernières années au Zimbabwe, le gouvernement invoquant les bas rendements dus à une météo imprévisible.

Mais des critiques se sont élevées selon lesquelles les pénuries sont causées par les réformes agraires du président Robert Mugabe, consistant à saisir les terres des fermiers blancs pour les redistribuer à des fermiers noirs.