Les sept élus du Courant Al Mahaba (Courant de l'amour) ont annoncé leur retrait définitif des débats consacrés à l'examen article par article du projet de Constitution, estimant qu'il ne représentait pas le peuple tunisien.

«Le Courant Al Mahaba annonce son retrait définitif des débats sur la nouvelle Constitution, qui est pire que celle de 1959 et n'instaure pas l'islam comme principale source de législation», a déclaré lors des débats Faïza Kadoussi, porte-parole de ce parti connu après les élections d'octobre 2011 sous le nom de Pétition populaire.

«Nous ne voulons plus poursuivre les débats sur la nouvelle Constitution, qui ne représente pas le peuple tunisien», a ajouté Mme Kadoussi.

Les élus de ce courant ont également dénoncé le refus de leur proposition d'introduire la criminalisation de l'atteinte au sacré au sein de l'article 6, déjà adopté.

Cet article dispose que «l'État est garant de la religion. Il garantit la liberté de conscience et de croyance et le libre exercice du culte, il est protecteur du sacré, garant de la neutralité des lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane».

Les députés de l'Assemblée nationale constituante (ANC) poursuivaient samedi l'examen des chapitres du projet de Constitution consacrés aux institutions.

Les articles 49 à 69 du projet dessinent les compétences d'un Parlement monocaméral élu pour cinq ans au suffrage universel direct, où l'opposition est définie comme «une composante essentielle». Les élus partagent l'initiative des lois avec le président et le chef du gouvernement.

La classe politique s'est engagée à approuver la Constitution avant le 14 janvier, troisième anniversaire de la révolte qui lança le Printemps arabe et chassa le régime de Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir.