Le président sud-africain Jacob Zuma a lancé mercredi sa campagne pour les élections générales, prévues au deuxième trimestre, en appelant à voter pour que l'ANC puisse rester «pour toujours» au pouvoir.

«Nous voulons tous les votes. Nous allons continuer à diriger ce gouvernement pour toujours. Que cela leur plaise ou non», a-t-il lancé, s'exprimant en zoulou devant des militants ANC dans un township du Mpumalanga, près de Mbombela (ex-Nelspruit, nord-est), où il participait à une campagne de porte à porte.

M. Zuma, qui doit présenter le programme électoral de l'ANC vendredi soir avant un grand rassemblement samedi, a promis de revenir fêter la victoire avec les habitants de cette province rurale et d'égorger un boeuf s'ils votent ANC à plus de 90 % des voix.

«Nous réalisons quelque chose d'inhabituel. Après vingt ans de pouvoir, les mouvements de libération ont tendance à vaciller. Nous, nous sommes plus forts qu'avant», a-t-il ajouté, selon ses propos traduits et cités par le quotidien City Press sur son site internet et confirmés à l'AFP par le porte-parole de l'ANC Jackson Mthembu.

Dans ce style combatif et populiste qui le caractérise depuis son ascension dans les années 2000, M. Zuma a traité de «rêveurs» ceux qui ne croient plus à une victoire de l'ANC. «Et quand quelqu'un rêve en marchant, ça signifie qu'il ne va pas bien», a-t-il ironisé.

Passé maître dans l'utilisation des clichés raciaux lorsqu'il s'adresse à un public noir, M. Zuma a également dénoncé le dénigrement des bons résultats du baccalauréat 2013, qui affiche le taux de reçus le plus élevé (78,2 %) depuis la fin de l'apartheid et l'avènement de la démocratie en 1994.

«Nos enfants sont intelligents, ils sont nés sous la liberté», a-t-il relevé, poursuivant: «J'ai entendu une personne blanche dire qu'il faudrait une enquête (sur les résultats du bac). (...) C'est toujours la vieille rengaine dont ils souffrent... qu'un Noir n'est pas intelligent», a-t-il dit, visant la chef de l'opposition Helen Zille.

Élu à la présidence du pays en avril 2009 et reconduit à la tête de l'ANC fin 2012, M. Zuma voit sa popularité mise à mal par l'immobilisme que lui reprochent les décideurs économiques, le chômage, l'inflation, et le scandale de la rénovation de sa propriété familiale par l'Etat.

L'ANC devrait cependant emporter sans problème les prochaines élections. En 2007 et en 2008, il avait également promis que l'ANC règnerait en Afrique du Sud «jusqu'au retour de Jésus Christ».