Des milliers de personnes ont fui la ville sud-soudanaise stratégique de Bor, craignant une attaque de miliciens rebelles, ont déclaré lundi les Nations unies.

La ville de Bor, capitale de l'État du Jonglei, dans l'est du Soudan du Sud, est au coeur des affrontements entre les troupes du président Salva Kiir et les rebelles de l'ancien vice-président Riek Machar.

Selon l'armée sud-soudanaise, des miliciens redoutés pour leur brutalité, mobilisés, selon Juba, par Riek Machar, se trouvaient toujours lundi aux portes de Bor.

Des avions de reconnaissance de l'ONU ont repéré des groupes «importants» de jeunes armés et de soldats ayant quitté les troupes de Salva Kiir au nord de la ville, a précisé le porte-parole Martin Nesirky.

Bor reste majoritairement sous le contrôle du gouvernement, mais des milliers de personnes fuient la ville, a-t-il ajouté. Le nombre de réfugiés accueillis dans la base locale de l'ONU a chuté de 17 000 la semaine passée à environ 8000 lundi, selon M. Nesirky.

«Des milliers de civils ont été vus en direction du sud, sur la route de Juba, au cours de la journée, motivés, peut-on penser, par les craintes d'un assaut sur Bor», a-t-il poursuivi.

Les Nations unies sont de manière générale «très inquiètes face aux preuves de plus en plus importantes de violations manifestes des droits de l'homme» dans tout le Soudan du Sud, a ajouté Martin Nesirky.

Selon un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le président Salva Kiir lundi, l'exhortant à tenir sa promesse de libérer des prisonniers politiques. Mais le gouvernement se dit pour l'instant prêt à libérer seulement huit des 11 détenus proches de Riek Machar, et uniquement quand l'ex-vice président aura accepté le cessez-le-feu et que les négociations auront commencé.

MM. Ban et Kiir ont également évoqué les efforts en cours pour renforcer la mission de l'ONU dans le pays, après des informations évoquant les réticences de Salva Kiir face à l'idée de déployer des Casques bleus originaires de certains pays.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a de son côté approuvé lundi l'envoi de 6000 hommes supplémentaires au Soudan du Sud. «Quand votre maison est en feu, vous ne vous souciez pas de la nationalité --ou de quoi que ce soit d'autre-- des pompiers», a commenté après la réunion Hervé Ladsous, responsable des missions de maintien de la paix des Nations unies.