Voici les premières réactions en Afrique du Sud après l'annonce jeudi soir de la mort de l'ancien président et héros de la lutte antiapartheid Nelson Mandela qui s'est éteint à l'âge de 95 ans à Johannesburg.

- Congrès national africain (ANC, au pouvoir): «Notre nation a perdu un colosse, une incarnation de l'humilité, de l'égalité, de la justice, de la paix et de l'espoir pour des millions de gens, ici et à l'étranger»

«Le grand baobab africain qui aimait l'Afrique autant que l'Afrique du Sud est tombé. Son tronc et ses graines vont nourrir la terre pour des décennies à venir»

«Il était membre de la direction collective de l'ANC et ne prenait pas de décisions sans d'abord réfléchir avec ses camarades. Il se battait cependant pour le principe de ce qui était juste de faire (...). Il a passé le témoin de son mouvement chéri, l'ANC, à la jeune génération, pour perpétuer son projet d'une société d'égalité et de justice. L'ANC continue dans cette tâche comme lui et sa génération la lui ont confié (...)».

- Fondation Desmond Tutu: «Nous élevons une prière d'adoration à Dieu qui est le libérateur. Saint et puissant. Fort pour sauver. Un dieu qui a conduit notre nation de la maison de l'esclavage à celui de la maison de la liberté. Le Dieu qui nous a donné Nelson Mandela, le père de notre nation».

«Nous élevons une prière de contrition. Nous venons portant notre chagrin pour toutes les fois où nous avons failli face à l'exemple que Madiba nous a offert; un exemple d'intégrité, de réconciliation, de leadership au service des gens».

- Alliance démocratique (DA, principal parti d'opposition sud-africain): «Aujourd'hui, nous sommes une nation unie dans le deuil.(...) Nous appartenons nous à la famille sud-africaine et nous éprouvons ce sentiment d'appartenir à Madiba. C'est son héritage (...) A travers son humilité, sa conviction morale et son large charisme, Madiba nous a fait un cadeau dont nous et les générations suivantes, seront à jamais reconnaissants».

- Thabo Mbeki (successeur à la présidence de Mandela, de 1999 à 2008): «Alors que nous portons le deuil du décès du président Mandela, il convient de nous interroger sur cette question fondamentale: que devons nous faire pour construire une Afrique du Sud démocratique, non raciale, non sexiste et prospère, une société libérée de la faim, de la pauvreté et des inégalités, et pour oeuvrer à la renaissance de l'Afrique, des tâches auxquelles le président Nelson Mandela avait dédié sa vie entière?».

- Peter Attard Montalto (Analyste banque Nomura): «J'ai beaucoup écrit par le passé sur l'impact pour les marchés et sur l'impact politique d'une Afrique du Sud sans Madiba et je continue de croire qu'il laisse un pays suffisamment fort avec des fondations solides pour dire qu'on peut balayer les inévitables cassandres et s'attendre à peu de réactions des marchés. (...)

Lié à l'Afrique du Sud maintenant depuis huit ans et échangeant avec beaucoup de monde qui connaissait Madiba dont certains emprisonnés avec lui, je pense qu'il est temps de réfléchir à son souhait de voir l'Afrique du Sud être un pays vraiment non racial et démocratique. Une chose qui est désormais moins assurée que dans le passé (...)».