Un kamikaze au volant d'un véhicule piégé et des hommes lourdement armés ont attaqué jeudi le ministère yéménite de la Défense, faisant au moins 52 morts et 167 blessés au coeur de la capitale, a annoncé le gouvernement.

Les victimes dans le complexe du ministère de la Défense, qui abrite aussi un hôpital militaire, sont des soldats et des civils, dont sept étrangers, selon les autorités. Les victimes étrangères sont originaires de l'Allemagne, du Vietnam, des Philippines et de l'Inde.

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais les attentats suicides et les attaques élaborées sont généralement l'oeuvre de la branche d'Al-Qaïda au Yémen.

La violente attaque, la plus meurtrière à survenir à Sanaa depuis mai 2012, illustre la capacité des insurgés à frapper les installations du gouvernement dans la capitale. Le ministre de la Défense, Mohammed Nasser Ahmed, se trouvait à Washington pour des discussions au moment de l'assaut, et le département américain de la Défense a condamné le «meurtre insensé de dizaines de personnes».

Les États-Unis estiment que la branche yéménite d'Al-Qaïda est la plus active dans le monde. Au cours des derniers mois, Washington a considérablement augmenté ses attaques de drone contre les insurgés au Yémen. Les forces américaines participent aussi à l'entraînement et à l'armement des forces spéciales yéménites et échangent des renseignements avec le gouvernement central.

Selon un communiqué du gouvernement yéménite, tous les assaillants ayant participé à l'attaque de jeudi ont été tués, mais les autorités ne précisent pas comment. La télévision publique a diffusé des images montrant des dizaines de corps et a affirmé qu'il s'agissait des assaillants.

Le président Abed Rabbo Mansour a par la suite rencontré les commandants militaires dans le complexe dévasté et a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'attaque, ont indiqué des responsables militaires.

Ces responsables ont affirmé que l'attaque pourrait avoir été planifiée pour coïncider avec une réunion des hauts commandants militaires, qui a finalement été retardée pour des raisons non précisées. Les responsables ont ajouté que deux véhicules militaires étaient disparus du complexe le mois dernier, mais ils ne savaient pas si ces véhicules ont été utilisés durant l'assaut.

La semaine dernière, le ministère de la Défense a reçu des informations voulant qu'une importante attaque soit imminente dans la capitale, ce qui a poussé les autorités à renforcer la sécurité, ont précisé les responsables sous le couvert de l'anonymat.