Des miliciens d'une communauté du département de Turkana, dans le nord-ouest du Kenya, assiègent un village et se sont emparés samedi de trois postes de police, dans un climat de conflit foncier entre communautés, selon les autorités kényanes.

Le Centre national de gestions des catastrophes (NDOC) a indiqué sur Twitter que «des miliciens armés, censés appartenir à la communauté Pokot, retiennent trois campements de police en otage dans le village de Lorokon», majoritairement habité par des Turkana et lui-même assiégé.

«Le siège fait suite à un conflit frontalier entre communautés Pokot et Turkana», a expliqué le NDOC.

Peu de détails étaient disponibles samedi soir. Selon le NDOC, la police affronte les «bandits au Turkana mais fait face «à une forte résistance».

Le gouverneur du Turkana, Josphat Nanok, cité par l'Agence kényane de presse (KNA), a indiqué que le village de Lorokon est assiégé depuis quatre jours par «des bandits armés» et fait face à une «crise humanitaire».

Environ, «900 personnes, principalement des femmes et des enfants ne peuvent sortir pour aller chercher de l'eau et de la nourriture, parce qu'ils sont encerclés par des hommes armés», selon lui.

Le ministère kényan de l'Intérieur a simplement indiqué sur Twitter «s'occuper de la situation» sur place et avoir établi un couvre-feu sur la zone, située à environ 500 kilomètres de Nairobi et à une cinquantaine de km de la frontière ougandaise.

«Le couvre-feu va limiter les mouvements sur le terrains et faciliter la sécurisation de la zone», a précisé le ministère.

Les Turkanas et les Pokot, guerriers et éleveurs, s'affrontent régulièrement dans les zones arides et semi-arides du Turkana pour l'accès à l'eau et aux pâturages. Les conflits entre ces deux communautés ont déplacé au fil des années des milliers de personnes et empêché les mouvements de ces populations pastorales, indispensables à la recherche des pâturages.

Selon l'ONG Acted, la récente «modification des tracés des frontières administratives (...) à l'approche des élections (générales de mars 2013) et la récente découverte de pétrole dans le département du Turkana ont considérablement exacerbé les identités ethniques et intensifié les luttes pour l'eau et les pâturages».