Vingt-sept personnes, la plupart revenant d'un mariage, ont été tuées lundi en Égypte dans un minibus littéralement pulvérisé par un train après que le chauffeur du véhicule eut forcé un passage à niveau, selon le ministère de la Santé.

Une fillette de trois ans figure parmi les morts, a constaté un journaliste de l'AFP, et 36 personnes ont été blessées dans l'accident survenu dans une zone désertique à 45 km au sud du Caire.

En plein milieu de la nuit, le chauffeur du minibus et celui d'un camion ont manifestement ignoré les feux de signalisation indiquant l'arrivée d'un train, et même forcé les chaînes que les employés des Chemins de fer avaient tendues en travers de la route pour fermer le passage à niveau, a assuré aux médias Hussein Zakaria, le directeur de cette administration.

Le train de marchandises lancé à pleine vitesse a alors pulvérisé le minibus, qu'il a traîné sur plus d'un kilomètre avant que le convoi ne s'immobilise, a rapporté un photographe de l'AFP sur place. Les secouristes ont mis des heures à découper la carcasse du véhicule et à retirer des corps mutilés coincés jusque sous les roues de la locomotive.

Le camion dont le chauffeur avait forcé le passage à niveau a également été heurté par le train.

«Le bus a foncé sur le passage à niveau, selon les premières informations», a affirmé M. Zakaria à la télévision. «Le passage était fermé par des chaînes, et il y avait des feux d'avertissement», selon le directeur des Chemins de fer.

Des employés avaient «tendu les chaînes avant l'approche du train, ils ont fait leur travail», a-t-il affirmé.

En soirée, le procureur général a toutefois ordonné la mise en détention pour une durée de quatre jours de plusieurs de ces employés, accusés d'homicide involontaire, ont rapporté les médias officiels.

La plupart des personnes décédées étaient des membres d'une même famille qui revenaient d'un mariage, a déclaré le chef de la police de la province de Gizeh, Kamal al-Dali.

Le conducteur du train a survécu à la collision.

L'Égypte a connu plusieurs catastrophes ferroviaires au cours des dernières années, dues notamment à la maintenance insuffisante du réseau et à la mauvaise gestion.

En janvier, 17 personnes sont mortes dans le déraillement d'un train de conscrits et en novembre 2012, 47 écoliers sont décédés dans une collision entre leur bus de ramassage scolaire et un train.

Ce dernier accident avait contraint à la démission le ministre des Transports et le directeur des Chemins de fer. L'enquête avait montré que le garde-barrière s'était assoupi à son poste et n'avait pas fermé l'accès au passage à niveau.

La catastrophe ferroviaire la plus meurtrière en Égypte a eu lieu en 2002 avec plus de 360 morts dans l'incendie d'un train.

Le mauvais état des routes et des voies ferrées est un problème chronique en Égypte.