Des rebelles ont annoncé mardi avoir lancé une attaque ayant fait de nombreuses victimes parmi les soldats de l'armée soudanaise dans la province du Kordofan-Sud, alors que le ministre de la Défense a promis de les écraser dans les prochains mois.

«Il y a eu beaucoup, beaucoup de victimes, beaucoup de cadavres» après l'embuscade qui a détruit trois chars près de la localité de Dilling, a affirmé Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole de la branche Nord de l'Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA-N).

«Au moment où je vous parle, nos forces contrôlent la route», a-t-il ajouté, alors que la fin de la saison des pluies voit chaque année une intensification des combats qui ravagent cette région frontalière du Soudan du Sud depuis la partition en 2011.

Il n'a pas été possible de contacter un porte-parole de l'armée dans l'immédiat.

Selon M. Lodi, le convoi visé arrivait de Khartoum et devait rejoindre Kadougli, chef-lieu du Kordofan-Sud, et l'attaque a été menée avec le soutien de rebelles darfouris du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM).

Ce mouvement rebelle du Darfour a pour sa part affirmé que des dizaines de soldats avaient été tués dans l'embuscade et que 10 autres avaient été faits prisonniers, tout en déplorant trois morts dans ses rangs. Ces bilans impossibles à vérifier sont souvent exagérés, préviennent régulièrement des experts.

L'annonce de l'attaque intervient alors que le ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein a déclaré mardi au Parlement que ses forces allaient bientôt écraser les mouvements rebelles.

«Nous assisterons cet été à la fin de la rébellion et la stabilité reviendra ensuite au Kordofan-Sud et au Nil Bleu», a assuré le ministre, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la lutte contre la rébellion au Darfour.

Selon M. Hussein, le SPLA-N compte 8000 combattants au Kordofan-Sud, appuyés par un millier d'autres rebelles.

Des rapports d'expertise ces derniers mois ont plutôt évalué le nombre des combattants rebelles à 30 000 au Kordofan-Sud, où l'armée compte entre 40 000 et 70 000 hommes.

Le gouvernement, comme les rebelles, bloque tout accès aux zones tenues par les rebelles au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, où l'ONU redoute une situation humanitaire catastrophique et n'a même pas pu mener sa campagne de vaccination des enfants contre la polio.