Près d'un million de Nigériens sont déjà victimes d'une crise alimentaire en raison des mauvaises récoltes liées à la sécheresse et à des inondations, a affirmé le premier ministre du Niger, Brigi Rafini.

«Cette campagne agricole n'a pas répondu à nos attentes. Nous aurons affaire à une année déficitaire», a estimé M. Rafini samedi devant le Parlement, lors d'un débat retransmis dimanche par la télévision nigérienne.

«Les enquêtes préliminaires nous indiquent qu'il y a à peu près un million de personnes à risques et qu'il faut les assister», a observé le premier ministre, promettant un bilan chiffré de l'ampleur de la crise prochainement.

Le chef du gouvernement a assuré qu'un «programme préliminaire» pour soutenir «jusqu'à fin décembre» les personnes menacées, d'un coût d'environ 55 milliards FCFA (environ 117,7 millions $), a déjà été élaboré et sera financé avec le soutien des partenaires internationaux.

Le Niger a été frappé cette année par des inondations, qui ont fait au moins 32 morts et plus de 230 000 sinistrés et ont détruit les récoltes, selon les autorités.

L'un des pays les plus pauvres du monde, il est régulièrement frappé par des crises alimentaires, du fait de la sécheresse et d'une agriculture essentiellement archaïque.

L'insuffisance alimentaire est l'un des facteurs (avec l'hygiène, le manque d'eau potable, les épidémies diverses, etc.) expliquant le très fort taux de malnutrition infantile au Niger.

Depuis 2010, 300 000 enfants souffrant de troubles alimentaires sont soignés chaque année dans ce pays. Quelque 4000 à 6000 d'entre eux en meurent, selon des chiffres gouvernementaux communiqués par l'Unicef en octobre.