Plus de 30 personnes ont été tuées samedi dans l'attaque d'un cortège nuptial par des hommes armés dans l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué dimanche à la presse des témoins et des survivants du drame.

Le marié, des membres de sa famille et des amis qui revenaient à Maiduguri, la capitale de l'État, après le mariage célébré à Michika, dans l'État voisin d'Adamawa, figurent parmi les victimes, ont indiqué les témoins, sans donner de précision sur l'identité du marié.

«Ce fut une scène sanglante, vraiment», a noté un témoin, expliquant avoir vu des corps sans vie sur l'autoroute alors qu'il se rendait, en voiture, de Yola, capitale de l'État d'Adamawa, à Maiduguri.

Cet homme, qui a requis l'anonymat, a précisé que les victimes ont été soit tuées par balles, soit massacrées par les agresseurs, qui n'ont pas été identifiés.

«Toutes les victimes ont été assassinées brutalement par les agresseurs. Moi-même et mes passagers avons été vraiment choqués quand nous avons vu les corps sans vie étendus sur l'autoroute», a-t-il affirmé.

Une autre source a relevé que les victimes, qui rentraient d'une fête, portaient des vêtements de gala appelés «anko» ou «ashoebi».

Les porte-parole de l'armée et de la police dans le secteur n'ont pas pu être joints, mais une source sécuritaire a décrit l'incident comme «brutal et effrayant» et précisé que les blessés avaient été évacués vers un hôpital de Maiduguri.

Les attaques violentes sont fréquentes dans la région instable du nord-est, où l'armée a lancé une vaste offensive contre l'insurrection du groupe islamiste extrémiste Boko Haram.

Le groupe islamiste a déjà mené plusieurs interventions sur la route Bama-Banki, empruntée par le cortège samedi.

Maiduguri, le fief de ce groupe, est resté néanmoins relativement calme récemment, ce que les habitants attribuent à une collaboration étroite entre les forces de sécurité et les groupes d'autodéfense de la jeunesse locale.

Une force conjointe, composée de plusieurs unités, s'est déployée sur la région du nord-est pour combattre le groupe Boko Haram.

Le groupe extrémiste revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, au contraire du sud, à majorité chrétienne. Il s'est scindé récemment en plusieurs factions.

L'attaque de samedi survient une semaine après celle menée par l'armée contre un de leurs camps dans le nord-est du pays.

Trente-sept cadavres de personnes en uniforme militaire ont été déposés le 26 octobre à la morgue de Damataru, capitale de l'État de Yobe, après des attaques islamistes dans cette ville, les premières depuis longtemps en ville, visant les forces de sécurité, lancées le 24 septembre.

Des policiers et des habitants ont dit que de nombreux combattants de Boko Haram, certains véhiculés, d'autres à pied, ont lancé un assaut contre Damataru dans la nuit.

Armés de fusils et d'explosifs, ils ont attaqué et brûlé quatre bâtiments de police, déclenchant un sanglant combat avec les forces de sécurité.

Il est fréquent que les militants de Boko Haram portent des uniformes de l'armée, et il n'est pas établi que les victimes soient des militaires.

Les attaques de Boko Haram et leur répression sanglante ont fait au moins 3600 morts depuis 2009 selon l'ONG Human Rights Watch.