Des personnes des différentes communautés et confessions du Kenya se sont rassemblées lundi à Nairobi pour une émouvante cérémonie en mémoire des 67 personnes tuées dans l'attaque du Centre commercial Westgate par un commando islamiste, un mois après le déclenchement de cet attentat.

Les proches des victimes de cette attaque, qui a duré quatre jours, et a été revendiquée par les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont planté des arbres, déposé des bougies et ont prié pour les disparus, dans une manifestation d'unité nationale, rassemblant Noirs, Blancs et Indiens.

Uthra Krishnan, amie d'une des victimes, a expliqué être encore «sous le choc». «Quand nous sommes sur les lieux des boutiques, il y a les images des victimes, des personnes évacuées que nous avons vues à la télévision, qui subsistent dans notre esprit. Et, vous savez, d'une certaine façon, nous sommes seulement en train d'essayer de sortir de cela», a-t-elle dit.

«C'est la meilleure chose que nous puissions faire en mémoire de ces gens qui ont perdu leur noble vie dans ce Drame. Planter des arbres nous permet au moins de donner naissance à une nouvelle vie. Ainsi, nous pouvons nous souvenir d'eux en regardant la nature».

Njoroge Karanja, président des Amis de Karura Forest, qui a contribué à organiser la cérémonie, a dit que cet événement était un élément important du «processus de cicatrisation».

«Au Kenya, il y a toutes sortes de gens, de tous les horizons, de tous les coins du monde qui considèrent le Kenya comme leur demeure. Et c'est ce que nous devons construire aujourd'hui. Cela nous blesse, nous attriste, mais ne nous brise pas. Nous sommes unis», a-t-il dit.

Le responsable de la sécurité privée en charge de Westgate, Securex, a expliqué qu'il était ici pour honorer les gardiens, qui furent parmi les premières victimes, à la mi-journée le 21 septembre.

«L'homme chargé de la sécurité fut le premier a être abattu. Il a cherché à prévenir les gens dans le centre. Malheureusement, il a été tué. Il est tombé. C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui», a dit Tony Sahni.

Les rebelles shehab somaliens ont affirmé que leur action était une revanche contre la présence militaire kenyane en Somalie.

Cette cérémonie a lieu alors que s'élèvent des critiques contre l'armée kenyane, des images vidéos montrant des soldats se livrant au pillage dans le centre commercial.

Ces images, que l'AFP a pu se procurer, montrent des soldats en armes marchant dans le complexe, puis quittant les lieux avec des sacs remplis de marchandises. Des commerçants se sont plaints de pillages.

Mais une enquête parlementaire sur l'attentat a accusé des propriétaires de commerce de vouloir, par de telles plaintes, obtenir des indemnités de leurs assureurs.