Au moins 49 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans l'attaque de trois villages de l'État chroniquement instable de Jonglei, dans l'est du Soudan du Sud, a annoncé lundi le gouvernement sud-soudanais, attribuant le raid à des rebelles.

Selon le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, les rebelles sud-soudanais de David Yau Yau ont incendié dimanche à l'aube trois villages du département de Twic East, volé du bétail et enlevé des femmes et des enfants.

«Les forces de Yau Yau ont attaqué à Twic East (...) le nombre de morts enregistrés est désormais de 49 et le nombre de blessés est de 53», a-t-il dit à l'AFP.

Les rebelles «ont volé des milliers de têtes de bétail et ont réduit en cendres trois villages (...) ils ont aussi enlevé des femmes et des enfants», a-t-il ajouté.

Des troupes ont été envoyées dans la zone, très reculée, mais de fortes pluies et le manque de routes rendent leur progression difficile, a expliqué M. Makuei.

Aucune source indépendante n'a pu être jointe pour confirmer les auteurs de l'attaque.

L'armée sud-soudanaise combat depuis avril 2010 un groupe rebelle mené par David Yau Yau, ancien étudiant en théologie et fonctionnaire local d'ethnie Murle, une communauté du Jonglei marginalisée.

Après un cessez-le-feu en 2011, Yau Yau et ses miliciens ont repris les armes en avril 2012.

Des groupes de défense des droits de l'Homme accusent tant l'armée sud-soudanaise que les rebelles d'exactions à l'encontre des civils, dont des viols à grande échelle.

L'État du Jonglei est le théâtre de très anciennes rivalités ethniques, notamment pour l'accès aux pâturages, exacerbées par les rancoeurs accumulées durant la longue guerre civile soudanaise (1983-2005), qui a débouché en juillet 2011 sur la partition du Soudan et l'indépendance du Soudan du Sud.

Les razzias de bétail entre tribus, vieilles de plusieurs siècles, sont également coutumières dans la zone mais sont devenues ces dernières années très meurtrières, notamment à cause du pullulement des armes de guerre.