La police sud-africaine a tiré des balles de caoutchouc vendredi pour disperser des milliers d'habitants d'un faubourg déshérité de Johannesburg qui manifestaient leur colère après le meurtre de deux fillettes retrouvées violées et étranglées dans des toilettes publiques.

«Ils ont bloqué la route et jeté des pierres sur la police, qui a tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule», a précisé un porte-parole de la police Lungelo Dlamini, sans préciser s'il y avait des blessés. De nombreux policiers anti-émeute sont restés déployés sur place.

La police avait auparavant annoncé l'arrestation de cinq suspects du meurtre des enfants. «Le cinquième a été arrêté ce matin», a dit M. Dlamini, tandis que les quatre premiers devaient comparaître devant un juge. «Ils sont poursuivis pour enlèvement, viol et meurtre», a-t-il ajouté.

Les obsèques des deux victimes, deux cousines de 2 et 3 ans qui avaient disparu samedi dernier, doivent avoir lieu samedi matin.

Le drame avait déjà déclenché une émeute mardi, et conduit la classe politique à réagir. Le quartier de Diepsloot, partiellement constitué de bidonvilles, abrite des familles pauvres de plusieurs nationalités, dans des conditions difficiles de promiscuité et d'habitat précaire, sans eau ni toilettes dans les logements.

Les cinq suspects, âgés de 29 à 47 ans, vivaient dans ce quartier, proche de la zone résidentielle huppée de Dainfern abritant de nombreux membres de la communauté américaine expatriée.

La violence contre les femmes et les enfants est l'un des défis de l'Afrique du Sud, et plus de 50 % des crimes visant des enfants étaient des agressions sexuelles selon des données nationales 2010/11, citées par l'UNICEF.