Des présumés extrémistes islamistes ont attaqué une école agricole dans le nord-est du Nigeria, assassinant plusieurs dizaines d'élèves alors qu'ils dormaient, et incendiant des salles de classe, a indiqué le doyen de l'établissement, dimanche.

Au moins 50 élèves - âgés de 18 à 22 ans, ont été tués au cours de l'assaut qui a débuté vers 1 h 00, à Gujba, a indiqué Molima Idi Mato, du collège d'État agricole de Yobe, à l'Associated Press.

M. Idi Mato n'a pu donner un bilan définitif, affirmant que les forces de sécurité continuaient de récupérer les cadavres d'élèves.

«Ils ont attaqué nos étudiants alors qu'ils dormaient dans les dortoirs, ils ont ouvert le feu sur eux», a-t-il indiqué.

L'école compte quelque 1000 élèves, la plupart a pu fuir les lieux pour se réfugier dans la brousse des environs.

Les soldats nigérians ont récupéré 42 cadavres et transporté 18 blessés vers un hôpital spécialisé situé à 40 kilomètres au nord de Gubja, a dit un officier des renseignements militaires sous le couvert de l'anonymat.

Les agresseurs sont arrivés sur les lieux dans des véhicules tout-terrain et en motocyclettes. Certains étaient revêtus des uniformes de camouflage de l'armée nigériane, a affirmé un survivant de l'attaque, Ibrahim Mohammed. Il a ajouté qu'ils semblaient connaître la disposition des lieux.

Ils ont attaqué les quatre dortoirs masculins mais évité celui réservé aux filles.

«Nous avons fui dans les fourrés, il ne reste personne dans l'école», a dit M. Mohammed.

La quasi-totalité de ceux qui ont été tués étaient musulmans, a indiqué un autre survivant, Adamu Usman.

Des proches en pleurs se sont rassemblés à l'extérieur de la morgue de l'hôpital, où les intervenants d'urgence ont étendu les corps ensanglantés sur l'herbe pour qu'ils puissent être identifiés par leurs proches.

M. Idi Mato a mentionné que les services de sécurité n'avaient pas déployé de troupes sur le campus, malgré les promesses gouvernementales en ce sens. Il y a deux semaines, le commissaire à l'Éducation pour l'État, Mohammed Lamin, avait tenu une conférence de presse pour presser les écoles de rouvrir leurs portes, en promettant une protection de la part des soldats et de la police.

La plupart des écoles de la région ont fermé après que des militants eurent tué 29 élèves et un professeur le 6 juillet, y compris en incendiant des dortoirs.

Le nord-est du Nigeria est placé sous un état d'urgence militaire pour combattre une révolte islamique menée par des militants de la secte Boko Haram. Ceux-ci ont tué plus de 1700 personnes depuis 2010 dans leur quête visant à créer un État islamique, bien que la moitié de la population de 160 millions de personne soit chrétienne.

Au moins 30 autres civils nigérians ont été tués au pays pendant la dernière semaine.

Vingt-sept d'entre eux sont décédés lors d'attaques séparées, mercredi et jeudi, contre deux villages de l'État de Borno près de la frontière nord-est avec le Cameroun.

Jeudi, toujours, la police a indiqué que de présumés militants islamistes avaient tué un prêtre, son fils et le chef d'un village, en plus d'incendier une église chrétienne. Les attaquants auraient utilisé des explosifs pour plastiquer l'église et incendier cinq demeures.