Des extrémistes islamistes ont publié la première vidéo d'un ingénieur français kidnappé au Nigeria en décembre.

La vidéo montre un homme à la barbe blanche, accompagné d'un activiste armé, qui demande des négociations afin qu'il soit libéré en toute sécurité, selon le groupe de renseignements SITE.

Il s'agit du premier indice que Francis Collomp, 63 ans, kidnappé le 19 décembre par des militants qui ont tué plusieurs otages occidentaux, est vivant.

Les attaquants avaient utilisé de la dynamite pour libérer l'entrée sécurisée par des gardes du bâtiment où il travaillait sur un projet d'énergie pour la compagnie française Vergnet, dans l'État de Katsina, dans le nord du Nigéria.

SITE, un groupe basé à Washington qui surveille les sites web djihadistes, a affirmé que le groupe nigérien Ansaru a publié la vidéo vendredi sur ses sites.

La photo tirée du vidéo que SITE a publiée samedi montre M. Collomp assis, portant une barbe blanche. Derrière lui se tient un homme en uniforme noir tenant une arme d'assaut, la crosse posée au sol.

Le son n'est pas clair, mais on y entend l'otage demander des «négociations» pour sa «libération sécuritaire».

Dans la vidéo de trois minutes traduite par SITE, une déclaration en arabe ne fait état d'aucune demande pour sa libération, mais menace de «réciprocité» pour toute «tromperie et trahison» des gouvernements français et nigériens.

Lors de l'enlèvement, le groupe Ansaru avait affirmé qu'il s'agissait de représailles pour l'intervention militaire française au Nigeria qui a contribué à libérer le Mali des islamistes radicaux et pour les «transgressions» de nations européennes les combattant en Afghanistan.

La vidéo survient alors que l'Afrique se relève d'une attaque meurtrière, qui a fait plus de 60 morts dans un centre commercial du Kenya, revendiquée par le groupe activiste Al-Shabab en réponse à l'intervention kenyane en Somalie.

Le groupe Ansaru est affilié au Boko Haram, l'organisation derrière la montée islamiste dans le nord-est du Nigéria qui a fait des centaines de morts parmi les civils.

La Grande-Bretagne a formellement désigné Ansaru comme une organisation terroriste après la mort d'un Anglais et d'un Italien, kidnappés un mois plus tôt dans les locaux d'une compagnie de construction libanaise. Le groupe avait déclaré qu'ils avaient été tués parce que la Grande-Bretagne et le Nigeria planifiaient une opération de sauvetage, ce qu'a nié la Grande-Bretagne.

Ansaru n'a jamais libéré d'otage par le passé.