Un porte-parole des shebab a menacé le Kenya de nouvelles attaques si Nairobi ne retire pas ses troupes déployées depuis 2011 en Somalie pour y combattre les insurgés islamistes, selon un enregistrement sonore posté mardi sur l'internet.

«Nous lançons un avertissement au gouvernement kényan et à tous ceux qui le soutiennent», déclare le porte-parole des shebab, Sheikh Ali Mohamud Rage, en référence à la sanglante attaque, revendiquée par son mouvement, contre le centre commercial Westgate de Nairobi.

«S'ils veulent la paix, qu'ils quittent notre territoire, qu'ils arrêtent leur ingérence dans nos affaires, qu'ils libèrent nos prisonniers et qu'ils arrêtent toutes les formes de combat contre notre religion», énumère-t-il.

«Sinon, sachez qu'il ne s'agira que d'un avant-goût de ce que nous allons faire» à l'avenir, et «vous devrez vous attendre à des journées noires», ajoute Sheikh Ali Mohamud Rage dans son message sonore en arabe, enregistré lundi et diffusé mardi après-midi sur le compte Twitter des shebab et des forums islamistes.

L'attaque de Nairobi, qui a fait au moins 62 morts pour l'instant, est «une réponse de la nation islamique à l'ingérence dans les affaires» de la Somalie «de la part du gouvernement du Kenya, agent des juifs», avertit M. Rage.

«Nous sommes en train de leur faire endurer ce qu'ils font endurer (à la population) dans les provinces du sud de la Somalie», où l'armée kényane soutient le gouvernement somalien face à l'insurrection, dit-il.





L'UA promet d'intensifier sa lutte contre les shebab

L'Union africaine (UA) a promis mardi d'intensifier sa lutte contre les shebab, à la suite de l'attaque du Westgate Mall.

«Nous sommes résolus à (les) combattre, aujourd'hui plus qu'avant,» a affirmé le numéro deux de la Commission de l'UA, l'organe exécutif de l'organisation panafricaine, Erastus Mwencha.

Selon M. Mwencha, l'attaque de Nairobi souligne la difficulté de combattre les shebab, dont la capacité de nuisance s'étend au-delà des frontières de la Somalie.

L'Union africaine a déployé une force de quelque 17 000 hommes en Somalie, l'AMISOM, qui appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les shebab depuis 2007.

Ces deux dernières années, l'AMISOM a contribué à déloger les insurgés de la capitale Mogadiscio et de tous leurs bastions du Centre et du Sud somaliens.

Le Kenya, mais aussi l'Ouganda et le Burundi fournissent les trois principaux contingents de cette force africaine financée par les Nations unies et l'Union européenne.

Les forces kényanes étaient entrées individuellement en Somalie fin 2011, avant de rejoindre l'AMISOM en juin 2012.