Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées mercredi dans de nouvelles violences opposant deux tribus rivales dans l'est de la région soudanaise du Darfour (ouest), en dépit d'un accord conclu le mois dernier censé mettre fin aux hostilités, selon un chef tribal.

Selon cheikh Merdes, un responsable de la tribu Ma'alia, «des combats ont éclaté ce jour (mercredi) quand un groupe de la tribu des Rezeigat nous a agressé dans la région de Bakhit», à 70 km à l'est de Ed-Daein, capitale de la province du Darfour-Est.

«Des combats ont eu lieu, l'autre camp était appuyé par des véhicules gouvernementaux», a-t-il expliqué à l'AFP au téléphone.

Le chef tribal a en outre fait état de «20 morts et de 24 blessés» dans le camp des Ma'alia dans ces combats qui ont éclaté «à 6h00 (23h00, heure de Montréal) et se sont poursuivis au moins jusqu'à 10h30 (3h30)».

De son côté, un dirigeant de la tribu des Rezeigat a confirmé les combats, mais sans donner de bilan.

«Les affrontements d'aujourd'hui ont été déclenchés par un vol de vaches», a déclaré Edam Aboubakr joint au téléphone par l'AFP. «Je n'ai pas le nombre de morts et de blessés de notre côté», a-t-il ajouté.

Mais une source médicale à l'hôpital d'Ed-Daein ayant requis l'anonymat a fait état à l'AFP de «l'arrivée de dizaines de blessés à l'hôpital», affirmant que les services des urgences étaient submergés.

Un homme des Rezeigat ayant pris part aux combats a pour sa part indiqué à l'AFP que quatre membres de sa famille avaient été tués et quatre blessés. «Les combats ont duré plus de quatre heures et les forces gouvernementales sont intervenues pour nous séparer».

Ces deux tribus arabes avaient signé le 22 août un document de «paix, de coexistence et de fin des hostilités», sous le parrainage du gouvernement.

Selon la mission commune ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), les rivalités tribales sont la principale source du regain des violences dans cette région qui a fait près de 300 000 nouveaux déplacés dans les cinq premiers mois de 2013, soit deux fois plus que pendant le total des deux années précédentes.

En 2003, des rebelles issus de tribus locales au Darfour se sont soulevés contre Khartoum pour dénoncer la domination des élites arabes, déclenchant un long conflit dévastateur qui a fait au moins 300 000 morts et 1,8 million de déplacés au Darfour, selon l'ONU. Khartoum parle de 10 000 morts.

Les tribus se battent essentiellement pour la terre, l'eau et les droits miniers.