Le président de Zanzibar, Ali Mohammed Shein, a appelé samedi les habitants à se mobiliser pour empêcher la poursuite des attaques à l'acide sur le très touristique archipel semi-autonome tanzanien, au lendemain d'une nouvelle agression.

«Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans la menace et la peur,» a-t-il déclaré en rendant visite à un prêtre catholique hospitalisé après avoir été victime d'une attaque à l'acide vendredi soir dans les rues de Stone Town, le centre historique de la capitale de Zanzibar, classé au patrimoine de l'UNESCO.

«Le réseau criminel doit être démantelé, les gens doivent aider à mettre fin à ce problème,» a ajouté le président.

Le prêtre, Amselmo Mwangamba, a été brûlé au visage, à la poitrine et aux bras.

Le mois dernier, deux jeunes Britanniques avaient déjà été victimes d'une attaque à l'acide dans Stone Town par des agresseurs non identifiés circulant à scooter.

Le gouvernement de Zanzibar avait offert 10 millions de shilling (quelque 6178$) de récompense pour toute information aidant à retrouver les agresseurs.

Les agressions, à l'acide, mais pas seulement, se sont multipliées ces derniers temps à Zanzibar.

En novembre l'an dernier, un imam avait été attaqué à l'acide. Trois mois plus tard, un prêtre catholique était abattu par balle.

Ces attaques, ainsi que d'autres sur le continent en Tanzanie, ont entraîné des tensions religieuses dans le pays. Musulmans -- estimés à 35% de la population tanzanienne -- et chrétiens -- estimés à entre 30 à 45% -- cohabitaient jusque là pacifiquement.

L'archipel de Zanzibar, peuplé d'environ 1,2 million de personnes, tire l'essentiel de ses revenus en devises du tourisme. Ses îles sont célèbres pour Stone Town, mais aussi prisées pour leurs plages de sable blanc.