Deux attaques attribuées au groupe islamiste Boko Haram ont fait 24 morts dans le nord-est du Nigeria, en représailles à des actions menées par des milices privées, ont rapporté mardi des habitants et des responsables.

Selon un survivant et une source médicale, une attaque survenue dimanche à Bama a fait 18 morts. Un habitant et une source militaire ont fait état de six morts à Damasak lundi. Les deux localités, séparées de 200 kilomètres, se trouvent dans l'État de Borno.

L'armée, en pleine offensive dans le Nord-Est pour mettre fin à l'insurrection islamiste qui secoue la région depuis quatre ans, a encouragé la création de milices privées aidant à traquer les membres de Boko Haram.

«Ils sont venus dans des tenues militaires et ils ont dit être membres de la JTF», la force armée présente dans cette région, a déclaré Mallam Bakura Module, un survivant de l'attaque de Bama.

«Ils ont demandé à voir les membres de la milice privée (...), mais ils ont ouvert le feu sur les membres de la milice alors qu'on se rassemblait (...) ils ont tué 14 personnes et ils en ont blessé 10 autres», a-t-il rapporté.

Selon un responsable de l'hôpital universitaire de Maiduguri, s'exprimant sous couvert d'anonymat, quatre des blessés sont morts lundi soir, faisant grimper le bilan de l'attaque à 18 morts.

À Damasak, une ville frontalière du Niger, selon des proches des victimes, d'autres membres de milices privées ont été repérés alors qu'ils voyageaient pour vendre des marchandises sur le marché local.

«Ils ont été tués en pleine nuit, alors qu'ils dormaient dans une maison (d'hôtes)», a déclaré Mallam Ali Abdullahi, un parent d'une victime.

Un responsable militaire a confirmé cette attaque, sous couvert d'anonymat.