La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a jugé mardi «libres, honnêtes et crédibles» les élections du 31 juillet, remportées dès le premier tour par Robert Mugabe, qui doit être investi jeudi pour la sixième fois à la présidence du pays.

M. Mugabe, qui à 89 ans est au pouvoir sans discontinuer depuis 33 ans, a été réélu au premier tour de la présidentielle avec 61% des voix, contre 34% au premier ministre Morgan Tsvangirai. Mais l'opposition et des observateurs indépendants n'ont eu de cesse de dénoncer des fraudes massives.

«L'élection présidentielle tenue le 31 juillet 2013 a été conforme aux lois du Zimbabwe. Elle a été libre, honnête et crédible», a déclaré le président de la Cour constitutionnelle Godfrey Chidyausiku.

Le MDC, le mouvement de M. Tsvangirai, avait déposé un recours devant la Cour pour demander l'annulation du scrutin, mais il l'a ensuite retiré, n'ayant notamment pas obtenu de la Commission électorale d'importants documents qui lui aurait permis d'étayer sa plainte et de prouver les fraudes. Le MDC explique notamment que des centaines de milliers d'électeurs ont été exclus des listes électorales.

La Cour constitutionnelle a estimé que le retrait du recours du MDC n'était pas légal et a donc tout de même formellement examiné l'affaire, même si les représentants de l'opposition, absents, n'ont pas plaidé leur cause.

Si les pays occidentaux ont condamné un scrutin entaché selon eux de malversations, les pays africains n'ont rien trouvé à redire, et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a même désigné M. Mugabe à sa tête pour l'année 2014-15.

Robert Mugabe, qui est président depuis 1987 (après avoir été premier ministre sous une Constitution différente) doit être investi jeudi pour un nouveau mandat de cinq ans. Plus de 40 chefs d'État étrangers ont été invités, selon la télévision publique.

«Jeudi, le chef de l'État le président Robert Mugabe sera investi au Stade national des sports. Nous appelons tout le monde à venir», a précisé à des journalistes mardi le préfet d'Harare Alfred Tome. Construit par des Chinois dans la banlieue de la capitale sud-africaine, le stade peut accueillir 60 000 personnes.