Des milliers de personnes déplacées mi-juillet par l'attaque d'une rébellion ougandaise dans la zone de Kamango, dans l'est de la République démocratique du Congo, ont urgemment besoin d'une assistance humanitaire, a annoncé mercredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

«Des milliers de personnes déplacées et retournées à la suite des affrontements mi-juillet entre l'armée congolaise (FARDC) et les miliciens ougandais d'ADF/Nalu ont urgemment besoin d'assistance en santé, eau et vivres dans la zone de Kamango», dans le Nord de la province riche et instable du Nord-Kivu, précise Ocha dans un communiqué.

Le 11 juillet à l'aube, l'ADF-Nalu (Forces alliées démocratiques-Armée nationale pour la libération de l'Ouganda) s'est emparé de Kamango. Le lendemain de l'attaque, l'armée congolaise a repris Kamango. La Croix-Rouge avait estimé que 66 000 personnes s'étaient réfugiées en Ouganda - une estimation jugée exagérée par l'armée.

La plupart des réfugiés sont aujourd'hui rentrés. D'après une mission humanitaire menée fin juillet, «environ 37 500 personnes sont actuellement déplacées dans la zone (de Kamango) dont la majorité dans la localité de Nobili, située près de la frontière ougandaise. 9 000 autres personnes déplacées seraient déjà retournées chez elles», précise le communiqué.

«Ces personnes (...) n'ont plus d'accès aux soins de santé, les infrastructures sanitaires ayant également fait les frais de la violence. Sur 13 formations sanitaires que compte la zone de santé de Kamango, une seule demeure fonctionnelle; les autres ont été soit pillées, détruites ou vidées de leur personnel médical», est-il ajouté.

«Des interventions humanitaires d'appoint ont déjà été menées» en termes de santé, mais alors que l'accès à l'eau potable fait défaut, plus de 80% des ménages déplacés souffrent de «l'insécurité alimentaire faute d'accès à leurs champs et d'approvisionnement des marchés locaux en produits de première nécessité», souligne Ocha.

L'ADF-Nalu est né au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. La composante Nalu a depuis disparu, mais le mouvement conserve cette appellation d'ADF-Nalu.

Aujourd'hui uniquement composée d'islamistes, l'ADF est dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Les États-Unis l'ont placé sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2011 et de l'Union européenne depuis 2012.