Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, est rentré mardi à Alger après avoir été soigné en France où il avait été hospitalisé le 27 avril à la suite d'un «AVC mineur», a-t-on annoncé de source officielle.

«Ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu'il suivait en France, M. le président de la République a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013, où il poursuivra une période de repos et de rééducation», indique un communiqué de la présidence transmis par l'agence nationale APS.

Le chef d'État algérien avait embarqué en fauteuil roulant à l'aéroport du Bourget (banlieue parisienne) à bord d'un avion de la présidence algérienne, avait indiqué à l'AFP une source aéroportuaire. Son avion avait décollé vers 13 h 30 (7 h 30, heure de Montréal).

L'avion, parti discrètement depuis un terminal de voyages d'affaires, est arrivé tout aussi discrètement à l'aéroport militaire de Boufarik (environ 30 km d'Alger).

Son retour avait été l'objet de fausses annonces ces dernières semaines à Alger.

On souligne dans des milieux de la santé et diplomatiques qu'un retour du chef de l'État nécessitait des «préparatifs compliqués» : assurer un aménagement pour qu'il puisse continuer à bénéficier de soins et organiser la mise en place d'une équipe médicale pointue chargée de cette mission.

Après avoir été admis à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce le 27 avril, M. Bouteflika avait été transféré à l'institution nationale des Invalides pour une période de réadaptation fonctionnelle.

Dans un bulletin de santé signé de ses «médecins accompagnateurs», rendu public le 11 juin, les professeurs Mohcène Sahraoui et Merzak Métresse y réaffirmaient que M. Bouteflika avait eu un AVC le 27 avril «sans retentissement sur ses fonctions vitales».

Ils rappelaient que son transfert à Paris avait été décidé pour «un complément d'exploration, à l'issue duquel ses médecins lui ont recommandé d'observer une période de soins et de réadaptation fonctionnelle en vue de consolider l'évolution favorable de son état de santé».

Le même jour, il avait reçu le premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef d'état-major de l'armée, le général Salah Gaïd, ainsi qu'une équipe de la télévision officielle. Il était ainsi apparu le 12 juin, pour la première fois depuis son hospitalisation, assis dans un fauteuil buvant dans une tasse à café. Les images, muettes, le montraient habillé d'une robe de chambre, avec une difficulté évidente à bouger un bras.

Cette audience était survenue en pleines rumeurs alarmantes à son sujet et alors que des opposants réclamaient au Conseil constitutionnel de déclarer la vacance du pouvoir pour organiser une élection présidentielle.

M. Bouteflika avait déjà été hospitalisé fin 2005 pendant près d'un mois à Paris pour «un ulcère hémorragique», selon Alger.