Des combats ont éclaté dimanche en début d'après-midi entre l'armée gouvernementale congolaise et le mouvement rebelle M23 près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources concordantes.

Ces affrontements se déroulent à Mutaho, à 12 kilomètres au nord-ouest de Goma (Est), selon les belligérants.

Selon un major des FARDC (armée), qui a souhaité garder l'anonymat, le M23 a lancé les hostilités.

«Ils ne peuvent que nous attaquer» en raison de l'impasse où ils se trouvent dans les négociations de paix en cours à Kampala, a affirmé cet officier, joint au téléphone par l'AFP.

Selon des sources militaires sur place, trois bataillons des FARDC, soit près de 2000 hommes, seraient engagés dans ces combats.

Le M23 a confirmé les affrontements en cours, affirmant pour sa part que l'armée loyaliste avait lancé l'attaque.

«Nous avons le droit de nous défendre», a déclaré un responsable militaire du mouvement rebelle.

Interrogés par l'AFP, des habitants ont confirmé la chute d'obus de mortier à proximité de la bourgade de Mutaho. Aucun bilan n'était encore disponible vers 14h locales (7h à Montréal).

Le M23, qui avait occupé Goma pendant une dizaine de jours en novembre dernier, avait quitté la ville sous la pression des pays de la région en échange de négociations avec le gouvernement. Depuis, ces discussions achoppent sur l'évolution du mouvement rebelle et l'intégration de ses hommes au sein des FARDC.

Le M23 reste positionné à quelques kilomètres au nord de Goma. Il est constitué d'anciens militaires congolais, essentiellement rwandophones, qui se sont mutinés et ont trouvé, selon la RDC et les Nations Unies, un appui en hommes et en munitions des gouvernements ougandais et rwandais. Ces deux pays nient toute assistance au M23.

En février, un accord-cadre avait été signé par les pays de la région qui se sont engagés à n'aider aucun mouvement rebelle. En mars, les Nations Unies ont décidé de mettre en place une brigade d'intervention qui sera chargée de neutraliser tous les groupes armés opérant dans l'est de la RDC. Elle devrait être opérationnelle fin août.

Les négociations entre le M23 et le gouvernement se sont depuis poursuivies à Kampala, mais sans résultat jusqu'à présent.