Des mineurs de l'est du Congo réclament le droit de retourner au travail dans une région où l'exploitation minière est interdite depuis trois ans et qui se trouve sur la liste noire du gouvernement américain, selon une pétition rendue publique vendredi.

La pétition, dans laquelle les travailleurs demandent que les mines de la région de Walikale soient rouvertes, a été signée par les membres de cinq coopératives de mineurs mais aussi par des propriétaires de mines, des chefs traditionnels et d'autres partisans.

L'interdiction d'exploiter la majorité des mines de l'est du Congo a été décrétée parce que les minerais de cette zone étaient utilisés pour financer les activités de groupes armés.

Une loi adoptée par le Congrès américain en 2010, qui exige que les compagnies américaines faisant le commerce des minerais congolais vérifient la provenance de leurs produits, a renforcé l'interdiction déjà en place.

Des experts des Nations Unies ont confirmé dans un rapport que la législation avait poussé les négociateurs du marché international à délaisser la région des Grands lacs en Afrique.

Le chargé de projet de l'institut de géologie allemand BGR, Uwe Naeher, avait déclaré l'an dernier que les effets de cette interdiction sur les conditions de vie de la population locale avaient été dévastateurs.

La pétition déposée vendredi soutient que la région de Walikale est maintenant plus sécuritaire et qu'il est donc possible de rouvrir des mines alors que le maintien de l'interdiction risquerait d'avoir des conséquences majeures sur la sécurité en raison du taux de chômage croissant chez les jeunes.