Il y a eu plus d'attaques de navires dans le golfe de Guinée qu'au large des côtes somaliennes en 2012, affirme le Bureau Maritime International (BMI) dans un rapport du publié mardi.

En 2012, le nombre d'actes de piraterie maritime recensés au large des côtes ouest-africaines a dépassé «pour la première fois» celui des attaques dans le Golfe d'Aden et dans l'Océan Indien, indique le BMI.

Selon le rapport, 966 marins ont ainsi été attaqués en 2012 par des pirates dans le golfe de Guinée, contre 851 marins au large des côtes somaliennes.

Les pays concernés sont notamment le Nigeria, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et le Togo.

Par ailleurs, «les prises d'otages ne sont pas l'objectif principal» des pirates, qui recherchent surtout du pétrole raffiné pour le revendre au marché noir, selon le rapport.

Les pirates ouest-africains sont également «plus violents que les pirates somaliens», d'après un rapport de l'Institut d'études stratégiques de l'Union Européenne de 2013, cité par le BMI. Selon ce dernier rapport, 5 otages - sur 206 - ont été tués l'an dernier dans le Golfe de Guinée.

«Cela peut être dû à une plus grande familiarité avec les armes, de nombreux pirates étant d'anciens membres de groupes militants tels que le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger», analyse le BMI.

Un marin cité dans le rapport dénonce également l'attitude des autorités dans ces pays, qu'il juge incapables de réagir en cas d'incident. «Nous avons eu une [inspection portuaire] et ils ont pris huit pots de peinture, deux bobines de corde et plusieurs bouteilles de whisky. Si les [autorités] font ça, sur l'aide de qui pouvons-nous compter?», a-t-il affirmé.

Le BMI estime le coût des marchandises volées en 2012 dans le golfe de Guinée entre 34 et 101 millions de dollars.

La multiplication des attaques dans le golfe de Guinée a fait grimper les primes d'assurance, réduisant des deux tiers le trafic dans certains ports du Golfe alors que les pays de la région espéraient doubler leur production pétrolière d'ici dix ans, de 4 à 8 millions de barils.

Le 25 juin, un sommet réunira les chefs d'État de la région afin d'adopter une stratégie commune pour garantir la sécurité et la sûreté dans la zone, conformément à la résolution 2039 du Conseil de sécurité de l'ONU du 29 février 2012.