La date du 30 juin, initialement annoncée pour les élections législatives en Guinée, «n'est plus dans le programme» de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a-t-on appris lundi auprès de cette Commission, ce qui annonce un nouveau report du scrutin.

«La date du 30 juin prévue pour les élections législatives en Guinée n'est plus dans le programme de la CENI. Retenez que nous ne pourrons pas tenir les élections législatives le 30 juin comme l'avait indiqué le chef de l'État guinéen Alpha Condé», a indiqué une source à la CENI.

«C'est techniquement impossible» d'organiser les législatives le 30 juin, une date «choisie pour des raisons que nous ignorons parce qu'elle n'a pas fait l'objet de débat au sein de notre institution», a indiqué la même source.

Un autre responsable de la CENI a confirmé l'information sur l'impossibilité d'organiser le scrutin à la date prévue.

Le président guinéen Alpha Condé avait pris le 13 avril un décret fixant les législatives au 30 juin, un texte qui n'a pas encore été abrogé.

Mais il avait déclaré le 12 juin lors d'une visite à Paris que la CENI est la seule à pouvoir décider d'un report éventuel des législatives.

L'opposition guinéenne conteste la date du 30 juin, fixée selon elle sans concertation et soupçonne le régime d'Alpha Condé, premier chef d'État démocratiquement élu en Guinée, de vouloir préparer des fraudes.

Elle critique notamment le recours à l'opérateur sud-africain Way Mark chargé de préparer le fichier électoral, qu'elle accuse de collusion avec le pouvoir.

Des violences ont émaillé les manifestations des opposants et au moins 12 personnes ont été tuées et 89 blessées, le 23 mai et les jours suivants.

Les chefs de l'opposition et le premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana ont entamé un dialogue le 3 juin à Conakry sous l'égide de l'émissaire de l'ONU Saïd Djinnit.

Les élections législatives devaient se tenir dans les six mois qui ont suivi l'investiture le 21 décembre 2010 du président Condé, mais faute de consensus pour l'organisation d'un scrutin libre et transparent, elles ont été sans cesse repoussées.