Le délégué de l'Union Européenne en Centrafrique, Guy Samzung, a déclaré que «beaucoup de choses restent à faire» pour assurer la transition en Centrafrique après la prise du pouvoir par la rébellion Séléka fin mars, notamment revoter le bureau du Conseil national de transition (CNT).

L'instauration d'un CNT, parlement transitoire en Centrafrique, était l'une des recommandations du sommet des chefs d'État d'Afrique centrale réunis à N'Djamena le 3 avril pour normaliser la situation institutionnelle après la victoire militaire de la coalition rebelle Séléka.

«Il y a encore beaucoup de choses qui restent à faire pour que les bases et les fondements de la transition soient posés» avant la fin de la période de transition qui doit durer 18 mois, a déclaré le délégué de l'Union européenne en Centrafrique, Guy Samzung, à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Michel Djotodia mercredi.

«Aujourd'hui, tous ces fondements ne sont pas encore là. Le CNT (organe législatif de la transition) a été élargi, c'est clair, mais nous considérons qu'il faut revoter le bureau», a déclaré le délégué de l'UE.

«Parce que quand on augmente de 25% le nombre de conseillers, je pense que ces conseillers doivent aussi élire un bureau», a-t-il précisé.»

Mi-mai, le CNT s'était élargi à 135 membres (contre 105 auparavant), parmi lesquels d'anciens proches du président déchu François Bozizé. Il était composé au départ de représentants du Séléka, de l'ancienne opposition à Bozizé, de partisans de l'ancien régime, ainsi que d'anciens rebelles et personnalités de la société civile.

Le CNT n'a pas tardé à réagir: «le bureau du CNT a été mis en place par un vote libre, à l'unanimité des conseillers, et il n'y a eu aucune contestation», a déclaré vendredi Thierry Savonarole Maléyombo, directeur de cabinet du président du CNT.

«La question de la composition du bureau du CNT relève de la souveraineté de l'État centrafricain. Les relations entre la Centrafrique et l'Union Européenne, doivent placer au-dessus de tous les intérêts du peuple centrafricain » a ajouté un membre du CNT sous couvert de l'anonymat.

Le bureau du CNT, composé de six membres, est présidé par Alexandre-Ferdinand Nguendet, jugé très proche de Michel Djotodia par certains observateurs.

Le conseil doit notamment élaborer la Charte de la transition et adopter le projet d'ordonnance du Code électoral de la République centrafricaine.

«En ce qui concerne la sécurisation du pays, a poursuivi Guy Samzung, l'Union Européenne pourrait s'engager pour aider la RCA à sortir de l'état malheureux dans lequel elle se trouve. On est très conscient des difficultés et des enjeux que ça représente».

«On a une grosse mission qui va venir la semaine prochaine, et qui va analyser les aspects politiques, les aspects développement et stabilisation, et également les aspects militaires et sécurité», a-t-il ajouté.