Au moins onze personnes ont été tuées au Nigeria lors d'une attaque du groupe islamiste Boko Haram, qui a mis en scène un faux enterrement, ont indiqué des témoins lundi.

Selon un habitant du quartier d'Hausari, Moh'd Aji, dix assaillants sont arrivés en camionnette, un cercueil étant visible à l'arrière du véhicule.

«Tout le monde a pensé que c'était pour un enterrement, jusqu'à ce qu'ils descendent de leur véhicule et commencent à sortir leurs fusils» du cercueil, a-t-il raconté. «Ils ont tiré dans toutes les directions».

Selon lui, onze corps, dont celui d'un enfant, ont été évacués après les attaques.

Le bilan de cette attaque, survenue tard vendredi soir à Maiduguri, dans le nord-est du pays, fait l'objet d'informations contradictoires. Cette nouvelle opération meurtrière a été connue tardivement en raison de la coupure des liaisons téléphoniques par les autorités depuis le lancement le 15 mai d'une vaste offensive militaire contre les insurgés islamistes.

Un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Sagir Musa, a confirmé que des hommes armés avaient lancé des attaques vendredi soir dans les quartiers d'Hausari, Fizzan et Gwange à Maiduguri, berceau de Boko Haram.

Un autre habitant, Habibu Malud, a affirmé que 13 personnes avaient été tuées.

Les troupes nigérianes ont répliqué samedi matin en attaquant des «caches» présumées de Boko Haram dans les mêmes quartiers et «cinq des suspects sont morts dans une fusillade alors qu'ils tentaient de fuir», a déclaré M. Musa.

On ignore si les cinq morts qu'il évoque font partie de ceux vus par les habitants.

Les membres de Boko Haram se fondent dans les populations locales et il est difficile de savoir si les morts recensés après leurs attaques sont des insurgés ou des habitants.

Les attentats de Boko Haram et la répression de l'insurrection par les forces de sécurité ont fait au moins 3600 morts depuis 2009, selon l'ONG Human Rights Watch.