De présumés extrémistes islamistes ayant caché leurs armes dans un cercueil ont abattu et tué 13 personnes dans une ville du nord-est du Nigeria avant d'être tués par la police, ont affirmé samedi des témoins.

L'attaque a eu lieu vendredi à Maiduguri, lieu de naissance spirituel du réseau extrémiste Boko Haram, réseau qui est désormais ciblé par une offensive militaire régionale. Pendant ce temps, des soldats ont tué huit autres membres présumés de Boko Haram lors d'une fusillade survenue jeudi dans la ville, avant d'abandonner leurs corps dans un fossé.

La fusillade de vendredi ciblait des membres d'une nouvelle milice qui s'est développée à Maiduguri, formée d'hommes qui ont dénoncé de présumés membres de Boko Haram à l'armée. Les tireurs ont dissimulé leurs fusils AK-47 dans un cercueil entouré d'un linceul blanc comme s'il était préparé en vue d'un enterrement, leur permettant de franchir les nombreux points de contrôle militaires sans être fouillés, a dit le témoin Sheriff Aji. Lorsqu'ils ont approché les miliciens à bord d'une fourgonnette, ils ont retiré les armes du cercueil et ont ouvert le feu, tuant les civils, a-t-il ajouté.

Selon ce que Sheriff Aji a déclaré à l'Associated Press, les assaillants ont tiré jusqu'à manquer de munitions, puis des résidants les ont arrêtés et remis à la police, qui les a abattus alors qu'ils tentaient de s'enfuir. M. Aji dit avoir compté huit corps de tireurs et membres présumés du Boko Haram après la fusillade.

Le lieutenant-colonel Sagir Musa, un porte-parole militaire de la ville, n'a pas pu être rejoint pour commenter, samedi, puisque les forces de sécurité avaient suspendu le service de téléphonie cellulaire à travers le nord-est du pays dans le cadre de l'offensive.

Les fusillades surviennent après que le président Goodluck Jonathan eut déclaré l'état d'urgence le 14 mai dans trois États du nord-est du Nigeria, voisins du Cameroun, du Tchad et du Niger. Dans un discours télévisé, il a admis que le pays avait perdu le contrôle de certains villages et villes au profit de combattants extrémistes, déjà responsables de plus de 1600 morts depuis 2010, selon un décompte de l'Associated Press.