Les médiateurs régionaux de la communauté d'Afrique australe (SADC) ont annulé un sommet prévu dimanche pour examiner les préparatifs des élections générales au Zimbabwe et leur financement, a-t-on appris auprès du ministère sud-africain des Affaires étrangères.

«Il a été reporté à une date ultérieure», a précisé à l'AFP Clayson Monyela, porte-parole du ministère. Aucune raison n'a été avancée pour le report de cette réunion, initialement annoncée à Maputo au Mozambique, avant d'être délocalisée à Pretoria.

Une décision sur l'aide financière que pourraient apporter les pays voisins, notamment l'Afrique du Sud, pour organiser le scrutin zimbabwéen, est attendue.

La date des élections législative et présidentielle n'est pas encore arrêtée et fait l'objet d'un désaccord entre le président Robert Mugabe et son rival, le premier ministre Morgan Tsvangirai.

Les deux hommes cohabitent non sans mal dans un gouvernement d'union nationale, et se sont entendus sur la nouvelle Constitution adoptée en mars.

Mais malgré ce semblant d'apaisement, qui a permis à l'économie nationale d'entamer un début de redressement, il ne fait toujours pas bon afficher son opposition à M. Mugabe au Zimbabwe.

L'armée a «déployé des soldats dans le pays pour intimider, frapper et commettre des exactions» à l'encontre des partisans de M. Tsvangirai ou de toute voix d'opposition, a constaté Human Rights Watch, dans un rapport paru cette semaine. L'organisation a appelé la SADC à ne pas fermer les yeux sur ces atteintes aux droits de l'homme, et notamment sur le rôle des forces de sécurité loyales à M. Mugabe.

Depuis 2000, toutes les élections au Zimbabwe ont donné lieu à de graves violences politiques, notamment en 2008 quand M. Tsvangirai avait devancé M. Mugabe au premier tour. Des policiers ont alors participé aux violences contre les partisans de M. Tsvangirai qui firent plus de 200 morts.