L'armée nigériane a apporté mercredi des détails sur son offensive lancée le 15 mai contre des islamistes de Boko Haram dans le nord-est du pays, affirmant que les insurgés avaient pris le contrôle de régions isolées avant d'en être chassés par les militaires.

Ces révélations ont été faites à des journalistes durant une visite guidée de la région où a été déclenchée l'offensive gouvernementale.

Les responsables militaires ont également montré des armes qui auraient été saisies auprès de membres de Boko Haram, dont des missiles sol-air pouvant être montés sur des pick-up, des lance-grenades et des mitrailleuses.

Les affirmations des militaires, qui affirment que l'offensive sera poursuivie jusqu'à ce qu'ils mettent fin à l'insurrection, n'ont cependant pas pu être vérifiées de manière indépendante. L'armée a coupé les lignes des téléphones portables dans la région de l'offensive.

Les sites montrés aux journalistes mercredi se trouvaient dans l'État de Borno, fief originel de Boko Haram.

Il s'agissait notamment d'un ancien camp de Boko Haram à la frontière tchadienne où gisaient des voitures calcinées, des vêtements et des conteneurs de nourriture vides, laissés sur place par les insurgés avant d'être contraints à fuir par les troupes nigérianes.

Dans la zone de Marte, les journalistes ont pu voir une église incendiée, des bâtiments gouvernementaux, ainsi qu'un hôpital gravement endommagé par les insurgés de Boko Haram, selon l'armée nigériane.

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a repoussé lors d'un récent enregistrement vidéo les affirmations des militaires selon lesquelles leur offensive aurait été couronnée de succès. Il a ajouté que les militaires nigérians ont abandonné le champ de bataille. L'armée a qualifié ces commentaires de propagande.

«J'avais trois tâches à remplir avant d'arriver ici: occuper Marte, détruire toute activité de Boko Haram et ramener l'ordre», a déclaré le colonel Gabriel Olufemi Olorunyomi dans le district éloigné et peu peuplé de Marte.

«La première et la seconde tâches ont été accomplies. Nous en sommes arrivés à la troisième. Nous sommes ainsi en train d'établir la paix», a-t-il ajouté.

L'offensive gouvernementale concerne trois États du nord-est du Nigeria où l'état d'urgence a été décrété le 14 mai, Borno, Yobe et Adamawa.

Boko Haram a affirmé combattre pour la création d'un État islamique dans le pays divisé entre musulmans au Nord et chrétiens au Sud.