Environ 600 salariés du secteur de la santé du Mozambique, en grève depuis le 20 mai, ont participé mardi à une marche silencieuse dans les rues de Maputo, pour réclamer des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail, a constaté l'AFP.

Les manifestants - médecins, infirmières, ambulanciers, personnel de ménage - portaient des masques ou des bâillons destinés à «symboliser le silence du gouvernement» face à leurs revendications, a déclaré un porte-parole de l'Association des médecins du Mozambique (AMM), Paulo Gudo.

Les médecins, dont beaucoup gagnent moins de 460 euros par mois réclament le doublement de leur salaire.

Ils jugent insuffisante la hausse de 15% obtenue après un mouvement de grève observé en janvier. Trois jours de discussions la semaine dernière avec le ministère de la Santé n'ont abouti à aucun résultat.

La police antiémeute, accompagnée de chiens, a empêché les manifestants de s'approcher des bureaux du premier ministre.

«Faim», «vide» pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants dont certains se frottaient l'estomac en gémissant, en signe de famine «Nous sommes fatigués de compter notre petite monnaie à la fin du mois», indiquait une autre pancarte.

Les personnels de santé réclament aussi de meilleures conditions de travail dans les hôpitaux.

«Nous sommes exposés à de nombreuses maladies. Tous les jours, nous sommes couverts de sang, d'urine et tout. Mais le président ne respecte pas ce que nous faisons», a déclaré un salarié payé l'équivalent de 70 dollars par mois.

La grève a entraîné des perturbations dans les hôpitaux publics.