Le président nigérian Goodluck Jonathan a convoqué vendredi une réunion d'urgence avec les responsables de la sécurité du pays, centrée sur les violences dont le dernier épisode a provoqué la mort de 30 policiers.

«Il s'agit d'une réunion d'urgence, à la demande du président (...) en raison de l'insécurité et des pertes en vies humaines», a indiqué à la presse le ministre en charge des affaires de police, Caleb Olubolade.

Selon lui, le chef de l'État a convoqué cette réunion pour examiner les moyens de mettre fin aux violences meurtrières.

Il est «désormais important de trouver de nouvelles stratégies», a déclaré le ministre, après la réunion à laquelle ont participé les chefs de l'armée, de l'aviation et de la marine.

Des membres de la mystérieuse secte Ombatse ont tendu une embuscade à des policiers, mardi dans un village du centre du Nigeria, tuant au moins 30 agents avant d'incendier les corps de leurs victimes.

Cette secte, qui se donne pour mission de purger la société de ses vices - et qui est active dans l'État de Nasarawa (centre) depuis quelques années - était devenue de plus en plus agressive ces derniers mois dans la région où elle menait une campagne de conversions forcées de musulmans comme de chrétiens.

Dix-sept autres policiers étaient toujours portés disparus vendredi, après l'attaque qui a eu lieu à une dizaine de kilomètres de la capitale de l'État, Lafia, dans la zone du village d'Elakyo. Lafia se trouve à environ 100 km de la capitale fédérale Abuja.

Le Nigeria a également été une nouvelle fois frappé par une série d'attaques coordonnées menées mardi par le groupe islamiste Boko Haram à Bama (nord-est), faisant 55 tués et au cours desquelles les insurgés ont libéré 105 prisonniers, selon l'armée.

Cette recrudescence de la violence a amené le président Jonathan à raccourcir une tournée en Afrique du Sud et en Namibie pour «superviser personnellement les efforts (...) visant à faire face aux nouveaux défis en matière de sécurité nationale», a indiqué un communiqué officiel.

Les violences liées à l'insurrection de Boko Haram et leur violente répression par l'armée ont fait 3600 morts depuis 2009.