L'Afrique du Sud s'interrogeait mercredi sur l'utilisation d'une base militaire de la banlieue de Pretoria par la très riche famille Gupta, proche du président Jacob Zuma, après l'atterrissage d'un avion transportant ses invités d'Inde pour un mariage.

Un Airbus A330-200 affrété par les Gupta transportant près de 200 personnes a atterri mardi matin sur la base militaire de Waterkloof, à Pretoria, à la veille du mariage de Vega Gupta, 23 ans. Les festivités doivent se tenir de mercredi à samedi dans la station touristique de Sun City.

La radio 702 a rapporté que les invités avaient été escortés par la police entre l'aéroport et Sun City.

La famille Gupta, d'origine indienne, possède entre autres le groupe informatique Sahara Computers et le journal New Age, considérée comme la voix de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud.

«Autant que je sache, aucune permission n'a été accordée à un citoyen privé d'utiliser la base (de Waterkloof). C'est une base militaire et un site stratégique national utilisé par le gouvernement et ses invités», a indiqué à l'agence Sapa le porte-parole de l'armée sud-africaine Siphiwe Dlamini.

«Pour répondre aux demandes des médias, la famille Gupta répète que l'autorisation (d'atterrissage) de l'avion, qui transportait des ministres étrangers et d'autres dignitaires, a été obtenue au préalable auprès de la SANDF», l'armée sud-africaine, a de son côté affirmé dans un communiqué le porte-parole de la famille, Gary Naidoo.

Cet atterrissage spectaculaire ressemblant à un passe-droit a fait réagir les médias -- à l'exception du New Age, muet mercredi -- et les partis politiques sud-africains, y compris l'ANC et ses alliés.

«Nous demandons à la SANDF (...) d'expliquer comment cet avion privé a atterri sur la base de l'armée de l'air de Waterkloof», a notamment interrogé Jackson Thembu, le porte-parole de l'ANC.

«Waterkloof est un site stratégique dont l'accès est strictement limité à des usages gouvernementaux et militaires. C'est une insulte absolue au peuple d'Afrique du Sud que des particuliers puissent utiliser un équipement public pour leurs activités sociales et que des agents de l'État les escortent», a réagi la confédération syndicale Cosatu, alliée de l'ANC.

«Le Cosatu réclame d'urgence une enquête pour que l'on sache qui a autorisé l'utilisation de cet aéroport pour une cérémonie purement privée (...), afin que les responsables soient sanctionnés», ajoute la confédération dans un communiqué.