Les rebelles du Kordofan-Sud se sont dits mercredi «prêts» à négocier avec le gouvernement soudanais la semaine prochaine à Addis Abeba pour mettre fin aux combats qui font rage depuis juin 2011 dans cette région frontalière du Soudan du Sud.

Le médiateur de l'Union africaine Thabo Mbeki a invité Malik Agar, chef de la branche Nord du Mouvement de libération populaire du Soudan (SPLM-N) «à des négociations de paix le 23 avril à Addis Abeba» et «nous avons répondu que nous étions prêts», a déclaré à l'AFP Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole du SPLM-N.

Dimanche, le chef des négociateurs pour le gouvernement soudanais, Ibrahim Ghandour, avait déclaré, selon l'agence officielle soudanaise Suna, que son équipe était prête et n'attendait que «la date des négociations».

Khartoum a pris contact avec les médiateurs africains et «nous avons affirmé que nous étions parfaitement prêts à entamer un dialogue dont nous espérons qu'il mènera à la paix», avait-il ajouté.

Une rencontre entre M. Agar et M. Ghandour serait une première depuis près de deux ans, selon M. Lodi, même si les deux parties ont déjà mené des discussions indirectes par le biais des médiateurs de l'Union africaine pour tenter, en vain, de garantir un accès humanitaire aux zones de combats.

Mais les appels à la paix n'ont pas empêché les combats mercredi, avec un nouveau bombardement mené par les rebelles contre Kadougli, chef-lieu de la province du Kordofan-Sud. Selon M. Lodi, les rebelles visaient des «bases militaires» à Kadougli.

Le porte-parole du SPLM-N a aussi évoqué une attaque rebelle contre un poste de l'armée à quelques kilomètres à l'est de la ville, où une réserve de munitions a explosé, et «des combats intenses autour de Dandor», une garnison à 18 km à l'est de Kadougli que les rebelles ont annoncée avoir prise lundi.

Mais un porte-parole de l'armée, Sawarmi Khaled Saad, a assuré que Dandor avait été «libérée» et que les rebelles tentaient de provoquer des troubles à Kadougli pour se venger.

Le président soudanais Omar el-Béchir avait relancé le 1er avril une invitation au dialogue avec les rebelles, annonçant en même temps une libération des prisonniers politiques. Aucune libération de membre du SPLM-N n'a cependant été signalée depuis.

M. Béchir s'est aussi rendu le 12 avril au Soudan du Sud, pour une première visite en près de 2 ans qui a marqué un apaisement avec les autorités de Juba, que Khartoum accusait de soutenir les rebelles.

L'armée et le SPLM-N s'affrontent depuis juin 2011 au Kordofan-Sud et septembre 2011 au Nil bleu, deux régions frontalières avec le Soudan du Sud où Khartoum cherche à affirmer son autorité. Les combats meurtriers ont touché un million de personnes, dont 200 000 ont dû se réfugier en Éthiopie ou au Soudan du Sud.