La mouvance de l'ancien président Marc Ravalomanana a déclaré avoir choisi dimanche son épouse Lalao Ravalomanana pour être sa candidate à l'élection présidentielle à Madagascar prévue le 24 juillet.

«Je confirme que la candidate de la mouvance Ravalomanana est Lalao Ravalomanana (...) C'était un consensus tout à fait naturel qui s'est opéré entre les membres de la mouvance et le président Ravalomanana «, a déclaré le représentant de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo.

Il était joint par l'AFP au téléphone à l'issue d'une assemblée générale de la mouvance ce weekend à Johannesburg, en Afrique du Sud, où l'ex-président vit en exil.

Il y a une semaine, le parti TGV du président de la Transition Andry Rajoelina, principal rival de la mouvance Ravalomanana, a le premier désigné son candidat à la présidentielle en la personne d'Edgard Razafindravahy, maire de la capitale Antananarivo nommé par le président de la Transition.

Ces désignations des deux principaux partis interviennent quatre mois après le retrait de la course à la prochaine présidence de l'ex-président Ravalomanana et de son rival Andry Rajoelina qui l'avait renversé en 2009.

Lalao Ravalomanana a été autorisée à rentrer à Madagascar il y a un mois pour être au chevet de sa mère gravement malade, après quatre ans d'exil en Afrique du sud aux côtés de son mari.

Selon les termes d'un accord avec le régime de transition, son retour ne doit en aucun cas revêtir un caractère politique.

Depuis son retour à Madagascar, Mme Ravalomanana s'est faite discrète, s'abstenant de toute activité publique, mais l'annonce de sa candidature à la présidentielle est théoriquement une entorse à l'accord conclu avec le régime de Transition.

Par ailleurs, les candidats à la présidentielle doivent avoir résidé au moins six mois sur le territoire malgache au moment du dépôt du dossier de candidature, selon le code électoral, ce qui n'est pas le cas de Mme Ravalomanana.

Sa candidature doit encore être déposée et validée par la Cour électorale spéciale.

En février, alors qu'elle s'apprêtait à rentrer au pays, elle avait été refoulée à l'embarquement en Afrique du Sud, les autorités estimant que sa présence à Madagascar causerait des troubles. Mère de quatre enfants, elle n'a pourtant jamais exercé de mandat politique et ne fait l'objet d'aucune condamnation.

Marc Ravalomanana a de son côté accepté dimanche de ne rentrer à Madagascar qu'après les élections, selon sa mouvance.

Madagascar est plongée dans une grave crise sociopolitique depuis le renversement de l'ex-président Ravalomanana par Andry Rajoelina en 2009, alors maire d'Antananarivo.

Les élections devront théoriquement rétablir l'ordre constitutionnel et mener à la reprise des aides internationales suspendues en 2009.