Environ 400 personnes ont été interpellées lundi à Mogadiscio lors d'une massive opération des forces de sécurité, au lendemain d'un attentat spectaculaire qui a tué au moins 34 personnes dans la capitale somalienne, a indiqué à l'AFP un responsable de la police.

Des centaines de militaires et policiers étaient déployés dans la ville et des barrages ont été installés sur les axes importants, où les véhicules étaient systématiquement fouillés et leurs passagers interrogés.

«Il y a une importante opération de sécurisation ce (lundi) matin à Mogadiscio et plus de 400 personnes ont été arrêtées» pour être interrogées, a déclaré à l'AFP un responsable policier, Mohamed Hassan.

«Tous les véhicules circulant sur les axes principaux sont fouillés et leurs passagers interrogés», a-t-il ajouté.

Un témoin, Ali Ismail, a dénoncé des «arrestations arbitraires». «J'ai vu près de 300 personnes arrêtées et les yeux bandés» près d'un axe majeur du centre de Mogadiscio, a-t-il rapporté à l'AFP.

«Tous ceux sur qui les forces de sécurité posent les yeux sont arrêtés aujourd'hui, ce n'est pas une opération classique», a confirmé un autre témoin, Yusuf Ganey.

La sécurité a également été renforcée autour du complexe administratif visé dimanche par la spectaculaire attaque revendiquée par les islamistes somaliens shebab. Cette attaque, impliquant kamikazes, fantassins et véhicule piégé, est la plus spectaculaire menée à Mogadiscio depuis que les shebab en ont été chassés en août 2011.

Depuis cette date, ils ont essuyé une série de défaites militaires face aux troupes de l'Union africaine (UA) et à un corps expéditionnaire éthiopien, qui épaulent les fragiles forces progouvernementales somaliennes, et ont perdu la totalité de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie.

Mais ils contrôlent encore de vastes zones rurales et ont mené plusieurs attentats suicide meurtriers ces derniers mois notamment dans la capitale.

Outre l'attaque contre le complexe administratif, un véhicule piégé a explosé dimanche au passage d'un convoi du Croissant-Rouge turc, tuant un chauffeur somalien et quatre passants. Trois Turcs ont été légèrement blessés, selon l'organisation humanitaire.