Le nouveau président chinois Xi Jinping effectuera une visite d'État en Afrique du Sud le 26 mars, à la veille du sommet des pays émergents des BRICS à Durban auquel il participera, a indiqué jeudi le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

«Le nouveau président chinois réservera sa toute première visite d'État à l'Afrique du Sud le 26 mars, avant le sommet qui aura lieu le 27. Il y aura une visite d'État de la Chine le 26 mars à Pretoria», la capitale sud-africaine, a indiqué le porte-parole du ministère Clayson Monyela.

Le président Xi sera présent en Afrique du Sud du 26 au 28 mars, selon la même source.

Des médias chinois avaient indiqué récemment que M. Xi se rendrait à Moscou pour sa première visite à l'étranger, ce que n'a pas confirmé Pékin.

Xi Jinping, qui doit officiellement être désigné à la présidence de la Chine ces jours-ci, s'apprête à entreprendre une tournée en Afrique qui comprendrait aussi une étape au Congo-Brazzaville où il est attendu les 29 et 30 mars par son homologue Denis Sassou Nguesso, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique.

Cette visite a «une extrême importance symbolique», a commenté Martyn Davies, PDG de Frontier Advisory, une société de conseil pour la recherche et l'investissement.

La Chine et l'Afrique du Sud entretiennent d'excellentes relations diplomatiques, quand bien même leurs intérêts économiques entrent en concurrence sur le continent africain où la Chine a fait une percée spectaculaire depuis une quinzaine d'années.

L'Afrique du Sud a également une balance commerciale très déséquilibrée en sa défaveur avec la Chine, dont la compétitivité à l'export a contribué à sa désindustrialisation.

Les relations entre la Chine et l'Afrique ont véritablement décollé depuis la présidence du président chinois sortant Hu Jintao, selon M. Davies. «Cela envoie un signal clair que cette politique tournée vers l'Afrique va continuer.»

«Cela souligne le basculement du pouvoir géopolitique et de plus en plus géo-économique de l'Occident vers les pays neufs», a-t-il estimé.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Jacob Zuma en 2009, l'Afrique du Sud a donné des gages de loyauté à Pékin, refusant notamment l'accès au dalaï-lama considéré par la Chine comme un ennemi, et ce malgré les critiques des défenseurs des droits de l'homme, et d'anciens militants anti-apartheid comme l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix.

L'Afrique du Sud, bien que beaucoup plus petite démographiquement avec seulement 52 millions d'habitants, a été intégrée en 2011 au bloc des BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et désormais Afrique du Sud - dont le 5e sommet à Durban pourrait déboucher sur la création d'une banque de développement commune.