Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Boko Haram, le groupe armé islamiste du Nigeria, sont «partenaires» et la lutte contre l'un doit également concerner l'autre, a déclaré mardi le patron des forces spéciales américaines, l'amiral William McRaven.

Évoquant la «complexité» de la nébuleuse Al-Qaïda lors d'une audition devant la Commission des forces armées du Sénat, l'amiral McRaven a jugé qu'il ne fallait pas «isoler une organisation en particulier».

«En Afrique, par exemple, il y a Al-Qaïda au Maghreb islamique et nous savons qu'ils sont partenaires ou liées avec Boko Haram du Nigeria», a-t-il expliqué aux sénateurs.

«On ne peut certainement pas isoler une organisation en particulier (...) et espérer être en mesure de régler le problème localement en s'y attaquant dans un pays particulier ou une organisation spécifique», a-t-il ajouté.

Selon lui, «si on s'en prend à AQMI, on doit sans doute s'en prendre aussi à Boko Haram».

Lors d'un déplacement au Niger le 11 janvier, le patron des forces américaines pour l'Afrique (AFRICOM), le général Carter Ham, avait estimé qu'AQMI et Boko Haram cherchaient à «coordonner leurs forces».

«Ce que nous savons, c'est que Boko Haram a l'intention de s'étendre au-delà des frontières du Nigeria, et espère élargir son influence», avait-il affirmé.

Un avis partagé par le chef d'état-major de l'aviation nigériane, le général Oluseyi Petinrin, qui assure avoir des «preuves des liens entre la secte Boko Haram et l'entraînement et le soutien prodigués par Al-Qaïda au Maghreb islamique».

Boko Haram a revendiqué fin février l'enlèvement dans le nord du Cameroun d'une famille de sept Français, en diffusant sur YouTube une vidéo montrant cette famille et en exigeant la libération de djihadistes détenus au Nigeria et au Cameroun contre celle des otages.