Un procureur égyptien a imposé samedi un nouvel ordre de détention au président déchu Hosni Moubarak, après que celui-ci ait été interrogé à propos de cadeaux valant des centaines de milliers de dollars qu'il aurait reçus de la part du journal le plus important du pays en signe de loyauté, a déclaré un porte-parole des services de sécurité.

Ce procureur a ainsi ordonné que Moubarak soit détenu pendant 15 jours, en attendant la fin de l'enquête, a dit le responsable. L'ex-président purge déjà une peine de prison à vie, après avoir été reconnu coupable ne pas avoir mis fin aux meurtres de manifestants qui ont participé à la révolte de l'année 2011. Une Cour doit cependant examiner sa demande d'appel dimanche. Si l'appel est accepté, Moubarak pourrait être libéré de prison jusqu'à son retour devant la justice.

Il a été transporté dans un hôpital militaire du Caire le mois dernier après s'être blessé en glissant dans une salle de bains.

Un porte-parole de la sécurité a indiqué que Moubarak avait été interrogé à propos de montres, stylos, sacs, ceintures et bijoux qu'il aurait reçus de la part du journal Al Ahram. Il n'a pas précisé si des accusations avaient été portées en lien avec ces présumés cadeaux, et il a parlé sous le couvert de l'anonymat, car il n'est pas autorisé à s'adresser aux médias.

La liste des cadeaux est longue. Elle inclut les noms de 36 récipiendaires, notamment la femme de Moubarak, Suzanne, ses deux fils et deux de ses collègues les plus proches, l'ancien ministre de l'Information Safwat el-Sherif et l'ancien premier ministre Ahmed Nazif, selon le quotidien el-Shorouk.

Le site Web du journal Al Ahram a présenté un rapport officiel dans lequel la valeur des cadeaux est estimée à près de 1 million $. Le journal affirme que les «cadeaux Al Ahram» faisaient partie d'un rituel bien établi à l'époque où le journal était dirigé par des fidèles de Moubarak. La direction du journal a changé depuis.

Plusieurs membres de l'entourage d'Hosni Moubarak ont été trouvés coupables de corruption ou des meurtres de manifestants pendant la révolte populaire. Certains sont emprisonnés, d'autres sont détenus en attendant leurs procès, d'autres, encore, ont retrouvé leur liberté après que des poursuites eurent été abandonnées.

Les procureurs n'ont toujours pas été en mesure de prouver la culpabilité de Moubarak ou de sa famille immédiate en lien avec des accusations de corruption. Les deux fils de l'ancien leader égyptien attendent toujours leurs procès.