Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé jeudi un «déploiement rapide» de la force internationale au Mali devant la «grave détérioration de la situation» sur le terrain.

Le Conseil demande aux États membres «d'aider les forces de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes» qui contrôlent le nord du pays, ajoute la déclaration adoptée par le Conseil.

Les islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali ont pris jeudi Konna, une localité du centre du pays où des témoins ont vu l'armée «battre en retraite» après quelques jours de violents affrontements. Konna se trouve à 70 km de la ville de Mopti (640 km au nord de Bamako) où est basé l'état-major régional de l'armée malienne.

Des témoignages indirects et des informations sur plusieurs sites de réseaux sociaux font état de nombreuses victimes dans les affrontements de ces derniers jours entre l'armée malienne et les islamistes, les premiers depuis neuf mois.

Selon des diplomates, la colonne des rebelles qui avance vers le Sud, en direction de la capitale Bamako, compte près de 1200 hommes équipés de véhicules tout-terrain.

Des préparatifs sont en cours pour le déploiement d'une force internationale au Mali, qui a été approuvé par l'ONU le 20 décembre dernier. Mais ce déploiement est prévu par étapes et sans calendrier précis, aux termes de la résolution de l'ONU.

Dès que cette résolution a été adoptée, «nous nous attendions à ce que les islamistes préemptent» la mise en place effective de la force internationale qui devrait prendre plusieurs mois, a noté un diplomate.

«On a voté une résolution à marche forcée le 20 décembre, mais il n'y a pas encore un seul officier africain de la force à Bamako, cela prendra des semaines», a-t-il ajouté, soulignant que la question du financement de la force n'était toujours pas réglée.