La police malienne a interdit lundi soir, en raison de «risque d'attentats terroristes», un rassemblement de jeunes à Bamako, qui voulaient manifester contre l'occupation du nord du Mali par des jihadistes armés, a-t-on appris auprès des organisateurs et de source policière.

«La police est arrivée sur place pour nous demander d'annuler la manifestation à cause de risque d'attentats terroristes à Bamako», a déclaré mardi à l'AFP, Bouba Fané, coordinateur d'une coalition d'associations de la jeunesse malienne.

«L'agent de la police qui a parlé de risque d'attentats terroristes a précisé que depuis deux semaines les forces de sécurité sont (mobilisées) à cause de ce risque», a ajouté M. Fané dont la coalition compte notamment des jeunes d'une association musulmane locale.

Une source policière contactée par l'AFP a confirmé l'information. «En cette fin d'année, les forces de sécurité du Mali redoublent de vigilance à cause de menaces lourdes», a-t-elle ajouté.

Plusieurs centaines de jeunes étaient déjà réunis dans la nuit de lundi à mardi Place de L'indépendance à Bamako pour une sobre cérémonie destinée à «avoir une pensée pour le nord du Mali», lorsque les forces de sécurité ont demandé aux organisateurs d'interrompre la manifestation.

Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly devait participer à ce rassemblement.

Le Mali «n'attendra pas des mois» pour lancer «la guerre contre les terroristes», a affirmé le président malien par intérim Dioncounda Traoré lundi soir dans un message à la Nation, en allusion à certains groupes armés liés à Al-Qaïda occupant le nord de son pays depuis neuf mois et y appliquant la charia (loi islamique).

Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d'une force armée internationale au Mali. Aucun calendrier précis n'a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes selon les Nations unies, qui ont aussi appelé au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du pays.