Le héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela a été autorisé à quitter mercredi l'hôpital plus de deux semaines après son admission pour une infection pulmonaire, mais il continuera à recevoir des soins à domicile, a annoncé la présidence sud-africaine.

Âgé de 94 ans, l'ancien président avait été admis à l'hôpital de Pretoria le 8 décembre pour une infection pulmonaire. Puis il avait subi le 15 décembre une intervention pour retirer des calculs biliaires.

«L'ancien président Nelson Mandela a été autorisé à quitter l'hôpital ce soir. Il recevra des soins à domicile dans sa maison de Houghton (à Johannesburg) jusqu'à ce qu'il soit totalement rétabli», a indiqué les services du président Jacob Zuma dans un communiqué.

«Nous demandons que son intimité continue d'être respectée afin de lui permettre de bénéficier des meilleures conditions possible pour un rétablissement complet», ajoute le texte.

Président de 1994 à 1999, M. Mandela a passé 27 ans de sa vie en prison, pour avoir lutté contre le régime qui instaurait une discrimination raciale en Afrique du Sud.

Libéré en 1990, il était devenu quatre ans plus tard le premier président noir de son pays. Il avait obtenu en 1993 le prix Nobel de la paix, conjointement avec le dernier président de l'apartheid Frederick Willem de Klerk, pour avoir mené à bien les négociations vers la démocratie.

Nelson Mandela n'est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football en 2010 dans son pays.

Il avait déjà été hospitalisé, pendant deux jours, en janvier 2011 pour une infection pulmonaire, probablement liée aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour en prison à Robben Island où il a passé 18 de ses 27 années de captivité.

Des problèmes de santé récurrents

Nelson Mandela a connu de nombreux ennuis de santé souvent liés à ses vingt-sept années d'incarcération par le régime d'apartheid.

En 1985, en prison, il est opéré d'une prostate hypertrophiée qui bloquait le flux urinaire. Il avait 67 ans.

En 1988, le héros de la lutte anti-apartheid connaît sa plus sérieuse alerte lorsqu'il est admis à l'hôpital de Stellenbosch, près du Cap (sud-ouest) après s'être plaint d'une forte toux contractée dans l'humide cellule de sa prison.

Alors qu'il souffre de tuberculose, les médecins drainent deux litres de liquide de ses poumons et Mandela passe six semaines à l'hôpital avant d'être transféré, convalescent, dans une clinique plus proche de sa prison dont il sera le premier patient noir.

En 2001, onze ans après sa libération, l'ex-président est traité par radiothérapie pour un cancer de la prostate. L'année suivante, il déclare à des journalistes qu'il est définitivement guéri.

Des années de travaux forcés dans les carrières de calcaire de l'île-bagne de Robben Island ont également endommagé ses glandes lacrymales, attaquées par l'alcalinité de la roche.

Quelques mois à peine après son élection à la présidence de la République, lors du premier scrutin multiracial de 1994, il est opéré de la cataracte.

Des restrictions très rigoureuses interdisent aux photographes d'utiliser un flash en sa présence.

Le 25 janvier 2011, à l'âge de 92 ans, il est hospitalisé pendant deux nuits, pour une infection respiratoire aiguë.

Il est admis une nouvelle fois à l'hôpital le 25 février 2012 pour des douleurs abdominales. Il quitte l'établissement dès le lendemain après avoir subi une coelioscopie, une intervention médicale permettant de voir directement l'état de la cavité abdominale afin d'établir un diagnostic. Les médecins avaient alors jugé qu'il n'y avait rien de «vraiment grave».

Le 8 décembre 2012, il est à nouveau hospitalisé pour une infection pulmonaire à Pretoria, puis le 15 décembre, il subit avec succès une endoscopie au cours de laquelle des calculs biliaires lui ont été retirés.

Après 18 jours d'hospitalisation - son plus long séjour à l'hôpital depuis 1988 - il est autorisé à regagner son domicile de Johannesburg où il doit continuer à recevoir des soins.