Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a déclaré jeudi à l'AFP que l'action militaire pour la «reconquête» du nord du Mali aurait lieu «très prochainement», ajoutant: «dans une semaine nous aurons entre les mains une résolution de l'ONU».

La «reconquête (...) aura lieu très prochainement, car dans une semaine nous aurons entre les mains une résolution de l'ONU», a affirmé M. Diarra en marge d'un forum international (MEDays) à Tanger, dans le nord du Maroc. «Je ne peux pas révéler les détails de notre stratégie» militaire, a-t-il ajouté.

À la question de savoir quels sont les pays qui participeront à cette intervention, le Premier ministre malien a rétorqué que Bamako ne connaîtrait «la liste des pays contributeurs qu'après l'adoption» de la résolution.

Lors d'un sommet dimanche dernier à Abuja, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi d'une force militaire de 3300 hommes qui devrait être soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le plan doit être transmis officiellement avant le 27 novembre à l'ONU, qui devra donner son feu vert à l'intervention.

Mardi à Paris, le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo, a souligné que la force militaire internationale pourrait être déployée dès le feu vert de l'ONU.

Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, a fait mercredi d'importantes concessions, allant jusqu'à renoncer à imposer la loi islamique dans tout le pays, pour conjurer la menace d'une intervention armée.

Aux côtés des jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), Ansar Dine applique de façon très stricte la charia, commettant de nombreuses exactions sur les civils et des destructions de mausolées.

S'exprimant auparavant lors d'une conférence de presse, Cheikh Modibo Diarra a réitéré la condamnation de son pays à cette «occupation» par des «terroristes et des trafiquants de drogue» qui «terrorisent la population».

«Je suis actuellement concentré sur deux missions à savoir la libération du nord de mon pays et la préparation et l'organisation transparente des prochaines élections», a-t-il dit.

À propos de son voisin, l'Algérie, M. Diarra a estimé que ce pays avait «fait comprendre» qu'il était «aligné aux côtés de la communauté internationale» pour aider à la résolution de la crise.

Il a salué le soutien du Maroc et sa «contribution au sein du Conseil de sécurité» en tant que membre non permanent.