Le Premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon Said, a présenté dimanche le nouveau gouvernement somalien, resserré, composé de 10 membres et dans lequel une femme, Fowsiyo Yusuf Haji Adan, est nommée pour la première fois ministre des Affaires étrangères.

«Après de longues discussions et consultations, j'ai nommé mon cabinet, qui est composé de dix membres, dont une femme ministre des Affaires étrangères pour la première fois dans l'histoire de la Somalie,» a déclaré le Premier ministre.



La nouvelle ministre des Affaires étrangères fait partie de la diaspora somalienne. Originaire du Somaliland, région autoproclamée indépendante dans le Nord, elle a longtemps vécu au Royaume-Uni.



«Ma nomination en tant que ministre des Affaires étrangères est historique pour la Somalie en tant que pays et en particulier pour les femmes somaliennes», a-t-elle déclaré dimanche, évoquant une «nouvelle page» politique.

La deuxième femme du nouveau gouvernement, Maryan Qasim Ahmed, prend le portefeuille du Développement et des Affaires sociales. Elle a déjà dans le passé été ministre de la Femme.



Le ministre de la Défense est Abdihakin Haji Mohamud Fiqi. Il a déjà occupé ce poste auparavant.

La Somalie, privée de gouvernement central effectif et plongée dans le chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991, s'était dotée à l'été d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président - élu pour la première fois à Mogadiscio - dans le cadre d'un processus censé enfin installer des institutions pérennes en Somalie.



Le nouveau président, Hassan Cheikh Mohamoud, avait nommé son Premier ministre début octobre.



Le Parlement somalien doit encore approuver le cabinet présenté dimanche, ce qui n'est pas acquis. Le gouvernement ayant été resserré, plusieurs clans somaliens en ont été exclus. Or l'équilibre clanique est essentiel dans la vie politique somalienne.



Le processus politique est également, dans son ensemble, contesté par les islamistes shebab : les insurgés, qui avaient déjà juré la perte des précédentes autorités de transition, estiment qu'il a du début à la fin été piloté par l'étranger.



Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, avaient été chassés de la capitale Mogadiscio en août 2011. Ils ont depuis perdu un à un leurs principaux bastions dans le centre et le sud de la Somalie.



Mais ils restent, selon des experts, une menace au retour de la paix dans un pays ravagé par plus de 20 ans de guerre civile.